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CA61

Rare paire de candélabres à deux lumières en acajou et bronze très finement ciselé, moleté et doré à l’or mat ou à l’or bruni

Chandeliers006-03_HD_WEB

Travail étranger, probablement d’Europe du Nord, de la fin du XVIIIe siècle

Hauteur47.5 Largeur32

Entièrement réalisé en acajou mouluré et bronze très finement ciselé, moleté et doré à l’or mat ou à l’or bruni, chaque candélabre s’organise autour d’un fût fuselé à bague souligné d’enfilages de perles et tigettes supportant un vase-binet, à tores moulurés émergeant d’un bouquet de feuilles stylisées, sur lequel viennent se fixer deux trompes de chasse agrémentées de glands dans lesquelles s’épanouissent les deux bras de lumières sinueux en forme de serpents, dont les gueules supportent les bassins feuillagés, binets et bobèches à motifs de feuilles, cordelettes et frises de croisillons encadrées de bandeaux unis. Au centre des bras de lumière, dans l’axe du fût, est un vase rythmé de godrons, à anses détachées en serpents et prise en bouquets de feuillages. Les fûts reposent sur des bases circulaires moulurées en cavet ou doucine ceinturées de frises perlées ou de feuilles stylisées.

La composition particulièrement originale de cette rare paire de candélabres, ainsi que la qualité exceptionnelle de sa dorure et de sa ciselure, témoignent, d’une part, de l’influence française sur les arts décoratifs européens de l’époque, d’autre part, de la parfaite maîtrise des techniques du travail des matériaux employés dans sa réalisation. En effet, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la plupart des grandes cours royales et princières européennes avaient les yeux tournés vers Paris, la capitale incontestable et incontestée des Arts. De nombreux artistes et artisans de tous pays vinrent donc se fixer quelques années dans la capitale afin d’apprendre les techniques et de s’imprégner des nouvelles modes lancées par les grands marchands-merciers et collectionneurs parisiens. De retour dans leurs pays d’origine, ces artistes et artisans, patronnés par les grands collectionneurs, déclineront les modèles français en s’attachant à conserver l’esprit décoratif de leur propre pays. Ces nombreuses interactions auront pour conséquence logique la création de quelques-unes des plus belles pièces des arts décoratifs européens. Les candélabres que nous proposons furent réalisés dans ce contexte particulier ; leur forme particulièrement élaborée suggère une création d’Europe du Nord, très certainement suédoise ; ainsi une paire de grands bougeoirs réalisée dans le même esprit en acajou mouluré, à fût fuselé à cannelures et bobèches et binets en métal doré, appartient aux collections de la Maison Hazelius à Stockholm (illustrée H. Groth, Châteaux en Suède, Intérieur et mobilier néo-classiques 1770-1850, Londres, 1990, p.183).

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