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Fierville  -  Jouve

Rare cartel d’applique à sonnerie à répétition dite « à la demande » en bronze doré et marqueterie de bois de placage rehaussée de fleurettes en corne teintée

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Le cadran signé « Fierville à Caen » pour l’horloger Michel Fierville

Le contre-émail signé par l’émailleur « Jouve »

Caen (France), époque Louis XV, vers 1735-1745

Hauteur50 cm Largeur27,5 cm Profondeur13,5 cm

Le cadran émaillé blanc, signé « Fierville à Caen », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en cuivre repercé et doré ; le contre-émail porte la signature de l’émailleur « Jouve ». Le mouvement, à sonnerie à répétition, dite « à la demande », est renfermé dans une caisse contournée entièrement réalisée en marqueterie de bois de placage rehaussée de fleurettes en corne teintée et bronze doré. La lunette circulaire moulurée est soulignée de filets et présente une prise polylobée ; elle surmonte un guichet contourné à encadrement mouluré renfermant un tissu en toile couleur lie de vin sur lequel se détache des motifs découpés à feuillages et fleurettes stylisés.

Ce cartel est une véritable rareté. Généralement les cartels de cette époque sont réalisés en bronze doré ou en placage d’écaille, de laiton ou de corne, plus rarement de bois précieux, parfois agrémentés de motifs, le modèle que nous proposons se distingue par sa marqueterie, en effet, les jeux de feuilles de bois disposées de travers ou de fil formant des panneaux et encadrements, ainsi que l’amortissement et le culot en bois mouluré, font de ce cartel une pièce d’ébénisterie à part entière ; l’horloger Michel Fierville dut de toute évidence commander cette caisse si originale à un ébéniste parisien tels Jean-Pierre Latz ou Pierre Migeon. Son mécanisme, à sonnerie « à la demande », permettait à son propriétaire d’actionner, par le biais de la ficelle à tirage, la sonnerie dite « à répétition » de l’horloge ; ces cartels, dits « d’alcôve », étaient effectivement destinés à un usage exclusivement privé puisqu’ils étaient accrochés dans les chambres à coucher, au-dessus des lits des propriétaires.

Sa composition mouvementée typiquement rocaille reprend plus ou moins directement certains modèles de la même époque réalisés dans le même goût, mais entièrement réalisés en bronze ciselé et doré, citons notamment : un premier exemplaire, le cadran signé « Etienne Lenoir », qui est illustré dans le catalogue de l’exposition Le temps des dieux et le temps de hommes, Société générale de banque, 1984, Bruxelles, p.267, catalogue n°399 ; ainsi qu’un second, le caisse signée par le bronzier Jean-Joseph de Saint-Germain, qui est reproduit dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.95, fig. E. Enfin, mentionnons également un amusant cartel de la même époque réalisé en faïence de Strasbourg qui reprend cet esprit rocaille si particulier et dont l’amortissement est orné d’un putto tenant un sablier (voir Tardy, La pendule française, Ier Partie : De l’horloge gothique à la pendule Louis XV, Paris, 1974, p.185).

Michel Fierville

La signature « Fierville à Caen » est celle de l’horloger français Michel Fierville, qui est actif à Caen durant le règne de Louis XV, vers les années 1720 – 1760. Il travailla notamment sur des cartels avec le grand bronzier Jean-Joseph de Saint-Germain et l’émailleur Jouve. Certaines de ses pendules sont au Musée des Arts Décoratifs à Paris.



Jouve

La signature « Jouve » est celle d’un peintre émailleur français actif au 18ème siècle, durant l’époque Louis XV. Il travailla notamment sur des cartels avec le grand bronzier Jean-Joseph de Saint-Germain, ainsi que les horlogers Michel Fierville et Josué Panier. Certaines de ses pendules sont au Musée des Arts Décoratifs à Paris.