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Fieffé
Jean-Jacques Fieffé (vers 1700-1770)

Important cartel d’applique rocaille en bronze ciselé et doré

APF_Cartel019_04

Paris, époque Louis XV, vers 1750-1755

Hauteur91 Largeur57

Le cadran circulaire émaillée, signé « Fieffé de l’Observatoire », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles ajourées en bronze doré ; il s’inscrit dans une superbe caisse mouvementée, à décor asymétrique qui tend à s’assagir, entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré d’une exceptionnelle qualité de dorure et de ciselure. L’ensemble est richement décoré de rinceaux de feuillages, de motifs moulurés terminés en enroulements, de feuilles d’acanthe et de branchages feuillagés soulignés de graines et de fleurs épanouies. La partie inférieure est formée d’enroulements feuillagés, l’amortissement est décoré d’un portique chantourné et ajouré rehaussé de feuillages et centré d’une fleur de tournesol, enfin, les faces latérales ajourées sont à décor de motifs de croisillons centrés de fleurettes qui se détachent sur un contre-fond de tissu pourpre.

De dimensions exceptionnelles, ce cartel d’applique est une illustration spectaculaire des meilleures créations parisiennes du milieu du XVIIIe siècle. Sa composition originale peut être rapprochée de l’œuvre de certains des plus importants bronziers du temps, notamment les Osmond et Jean-Joseph de Saint-Germain.

Parmi les rares autres exemplaires connus réalisés dans le même esprit, citons notamment : un premier modèle qui appartient aux collections royales suédoises (reproduit dans J. Böttiger, Konstsamlingarna a de Swenska Kungliga Slotten, Tome I, Stockholm, 1900, planche 42) ; un deuxième orné de fleurs de tournesol se trouvait anciennement dans la collection de la comtesse de Béhague au château de Fleury-en-Bière (vente à Paris, Galerie Georges Petit, les 5-6 décembre 1927, lot 36) ; un troisième, signé Saint-Germain, est reproduit dans G. et A. Wannenes, Les plus belles pendules françaises de Louis XVI à l’Empire, Florence, 2013, p.85 ; un quatrième, également signé Saint-Germain, est paru dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, Munich, 1986, p.116, fig.2.5.8 ; un cinquième, le cadran signé Viger à Paris et également agrémenté de fleurs de tournesol, appartient aux collections de l’Historisches Museum de Basel (illustré dans Tardy, La pendule française, Ier Partie : De l’Horloge gothique à la pendule Louis XV, Paris, 1967, p.188) ; enfin, mentionnons un dernier cartel de ce type qui est conservé dans la collection Sémail (voir G. Mabille, Le style Louis XV, Editions Baschet et Cie, Paris, 1978, p.177, fig.3).

Jean-Jacques Fieffé (vers 1700 - 1770)

Jean-Jacques Fieffé était l’un des plus célèbres horlogers parisiens du règne de Louis XV. Après son accession à la maîtrise, en octobre 1725, il installe son atelier Quai de l’Horloge. Nommé Horloger de l’Observatoire, il rencontre immédiatement un immense succès auprès des grands amateurs parisiens d’horlogerie de luxe. Parmi ses clients figurait le duc de Chaulnes et dans la seconde moitié du XVIIIe siècle certaines de ses réalisations sont mentionnées chez les plus grands collectionneurs de l’époque, notamment deux pendules chez l’abbé Michel-Claude Judde et chez Robert Galleran des Roziers, vaguemestre de la Maison du Roy, ainsi qu’un petit cartel d’alcôve brièvement décrit chez Marie-Maximilienne princesse de Salm-Kirbourg.



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