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Thématiques : Pendule Mystérieuse

  • Thomire
    Pierre-Philippe Thomire (1757-1843)

    Importante pendule de cheminée monumentale dite « à la liseuse » en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat et marbre rouge griotte

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    Attribuée à Pierre-Philippe Thomire

    Paris, époque Empire, vers 1810

    Hauteur79 cm Diamètre37 cm

    Provenance :

    – Probablement achetée par Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent, pour l’ameublement de son hôtel parisien ou du château de Valençay.

    – Probablement son neveu, le général Alexandre-Edmond de Talleyrand-Périgord.

    – Son fils, Louis duc de Talleyrand-Périgord.

    – Son fils, Boson de Talleyrand-Périgord, prince de Sagan.

    – Son fils, Hélie de Talleyrand-Périgord (la pendule au château du Marais).

    – Sa fille, Violette de Talleyrand-Périgord, duchesse de Sagan.

    – Par descendance.

     

    Entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat et marbre rouge griotte, cette importante pendule de cheminée monumentale s’organise autour d’une borne « à l’antique » renfermant le mécanisme ; la partie haute est ornée de cintres renfermant des palmettes flanquées de griffons affrontés, les côtés sont agrémentés de figures féminines ailées tenant des couronnes attachées à des drapés retenus par des pastilles, la couronne de façade est centrée d’un guichet en œil-de-bœuf laissant apparaître les cercles tournants indiquant, pour l’inférieur, l’heure en chiffres romains, pour le supérieur, les minutes par tranches de deux en chiffres arabes. Les angles de la borne sont soulignés de torches enflammées reliées entre-elles par des rubans et des guirlandes fleuries, tandis que, dans la partie basse, quatre griffons, dont les queues s’entrelacent en arabesques, rythment les coins. Accoudée à la borne, est une superbe figure monumentale représentant une femme lisant vêtue « à la grecque », indiquant l’heure de sa main droite et tenant de l’autre main un livret. L’ensemble est supporté par une base circulaire ceinturée d’un bandeau à décor en bas-relief de scènes mythologiques alternées de pilastres et palmiers ; enfin, quatre pieds en boules aplaties supportent l’ensemble de l’horloge.

    De dimensions monumentales, cette importante pendule de cheminée s’inscrit parmi les modèles à figure les plus spectaculaires de l’époque Empire. Sa rareté, ainsi que la qualité exceptionnelle de sa ciselure et de sa dorure, nous permettent de la rattacher à l’œuvre de Pierre-Philippe Thomire, de toute évidence le plus talentueux bronzier parisien de son temps. Sa composition dite « à la liseuse », à figure féminine en pied vêtue d’une robe « à la grecque » accoudée à une borne, décline les modèles d’époque Louis XVI sur lesquels le personnage est représenté allongé et appuyé contre la boite de la pendule. Ici, nous entrons dans l’horlogerie d’exception, la figure est une véritable sculpture, les proportions sont monumentales, le modèle est quasi-unique ; en effet, à ce jour, une seule pendule identique est répertoriée, elle est conservée à l’Ambassade de Grande-Bretagne à Paris et visible dans le Grand Salon Vert et Or de l’Hôtel de Charost ; elle fut commandée en 1810 par la Princesse Pauline Borghèse, sœur de Napoléon Ier, pour son hôtel parisien de la rue du Faubourg Saint-Honoré (illustrée dans Jean Nérée Ronfort et Jean-Dominique Augarde, A l’ombre de Pauline. La résidence de l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris, Éditions du Centre de recherches historiques, Paris, 2001, p.73-74, fig. 57).

    Pierre-Philippe Thomire (1757 - 1843)

    Pierre-Philippe Thomire est le plus important bronzier parisien du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. À ses débuts, il travaille pour Pierre Gouthière, ciseleur-fondeur du roi, puis collabore dès le milieu des années 1770 avec Louis Prieur. Il devient ensuite l’un des bronziers attitrés de la manufacture royale de Sèvres, travaillant au décor de bronze de la plupart des grandes créations du temps. Après la Révolution, il rachète le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux et devient le plus grand pourvoyeur de bronzes d’ameublement pour les châteaux et palais impériaux. Parallèlement, il travaille pour une riche clientèle privée française et étrangère parmi laquelle figure notamment quelques maréchaux de Napoléon. Enfin, il se retire des affaires en 1823.



    Janvier
    Antide Janvier (1751-1835)

    Exceptionnelle pendule d’applique à double indication horaire

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    Paris, époque Empire, vers 1805-1810

    Hauteur53.5 Largeur53.5 Profondeur12

    Les éléments et motifs dorés de l’horloge se détachent sur un superbe panneau quadrangulaire en porphyre rouge d’Egypte d’un poli parfait qui fait office de cadran. Deux encadrements octogonaux, formés de canaux délicatement creusés dans le matériau et soulignés de filets, encadrent le décompte des heures marqué par des chiffres romains ; les angles sont formés de motifs en triangle centrés de couronnes. La partie centrale est signée « Antide Janvier à Paris » ; elle porte les initiales entrelacées de l’horloger renfermées dans un écusson souligné de deux branchages feuillagés et propose une grande aiguille en bronze doré sous la forme d’une flèche à empennages sur laquelle vient se fixer un petit cadran annulaire en métal argenté qui porte également les indications gravées des heures en chiffres romains indiquées par une petite flèche positionnée dans le sens inverse. Dans l’esprit des pendules dites « mystérieuses », le mécanisme est actionné par un contrepoids disposé dans le mouvement qui fait mouvoir simultanément la flèche principale et le cadran auxiliaire, permettant de marquer une double indication horaire. L’ensemble est inscrit dans un encadrement en bois mouluré et doré et est protégé par une vitre en façade.

    Bibliographie :

    – M. Hayard, Antide Janvier 1751-1835, Horloger des étoiles, Villeneuve-Tolosane, 1995.

    – M. Hayard, Antide Janvier 1751-1835, Sa vie à travers son œuvre, 2011.

     

    Cette extraordinaire pendule, totalement inédite et de composition certainement unique, est une nouvelle illustration de l’ingéniosité hors du commun dont fit preuve Antide Janvier dans l’invention d’instruments destinés à la mesure du temps. L’horloger s’est peut-être inspiré pour le dessin général de l’œuvre d’un tableau mécanique à horloge provenant des collections Bonnier de la Mosson qui est conservé au Musée des Arts décoratifs à Paris (illustré dans Tardy, La pendule française, 2ème partie : Du louis XVI à nos jours, Paris, 1975, p.314). Mais, soulignons particulièrement qu’aucune autre création horlogère ne peut rivaliser en originalité avec cette pièce, nouveau chef-d’œuvre de cet artisan génialissime obsédé toute son existence par l’invention et le perfectionnement des pendules à complications.

    Antide Janvier (1751 - 1835)

    Initié par son père à l’horlogerie, Antide Janvier perfectionne ses connaissances aux côtés de l’abbé Tournier de Saint-Claude qui lui inculque notamment des leçons de latin, de grec, de mathématiques et d’astronomie. Rapidement, l’élève se distingue pour ses qualités exceptionnelles à apprendre, à restituer et à créer. En 1766, âgé de seulement 15 ans, il construit une sphère mouvante qu’il présente deux ans plus tard devant les membres de l’Académie des sciences de Besançon qui le couvrent d’éloge. Plus tard, il se perfectionne auprès de M. Devanne et élabore plusieurs planétaires dont une particulièrement remarquable qui lui permet d’être présenté à Louis XV. En en 1783, il obtint du comte de Provence, futur Louis XVIII, un brevet de « Horloger Mécanicien de Monsieur, frère du Roi ». L’année suivante, il présente à Louis XVI deux pendules astronomiques, reçoit le titre de « Horloger du Roy ». Il traverse les troubles révolutionnaires et continue son activité avec toujours autant de maîtrise dans les complications horlogères et astronomiques.

    Il fut protégé par tous les gouvernements qui se succédèrent en France au cours de sa vie. De Louis XVI, dès 1784, il dispose d’une chambre à Versailles, en 1786, il reçoit un logement à l’hôtel des Menus Plaisirs du Roi, rue Bergère à Paris, du gouvernement révolutionnaire, un logement au palais du Louvre, et de Napoléon, Premier Consul, un logement définitif au palais de l’Institut, sur les bords de la Seine.

    En 1789, Louis XVI lui achète une extraordinaire horloge astronomique dont seul un fragment survit. Placée dans les appartements de Louis XVI aux Tuileries, elle est exposée entre 1793 et 1802, dans la grande galerie de peinture du Museum. En 1802, elle revient aux Tuileries dans le quatrième salon des Grands Appartements qui fut le cabinet de Napoléon. Louis XVIII le fit transférer dans le deuxième salon dit de la Paix, et Charles X la ramène dans le quatrième salon. Elle reste aux Tuileries jusqu’à sa destruction dans l’incendie qui ravage ce palais en 1870. Janvier en assure l’entretien de 1789 à 1819.



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