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Gavelle

Exceptionnelle pendule monumentale en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni

Pendule442-03_HD_WEB

Paris, époque Louis XVI, vers 1775-1785

Hauteur90 cm Largeur46 cm Profondeur29 cm

Provenance :

– Vente à Paris, collection de Mademoiselle X…, Maître Lair-Dubreuil, Hôtel Drouot, 3-7 mars 1913, lot 367.

– Collection de Monsieur Antonio de Sommer Champalimaud (1918-2004), Lisbonne.

 

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Gavelle l’aîné à Paris », indique les heures et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aiguilles en cuivre repercé et doré ; il marque également les secondes par une trotteuse centrale et porte la signature de l’émailleur Edmé Portail Barbichon, l’un des principaux concurrents de ses confrères Joseph Coteau et Dubuisson. Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, s’inscrit dans une boîte circulaire soulignée de perles en enfilage et noué d’un drapé noué. Il est supporté par un superbe putto légèrement drapé représenté dans une attitude en contrapposto inspirée de la Renaissance florentine ; à ses pieds sont deux ouvrages. En opposition de l’enfant, se trouve une colonne cannelée, à base à tore de lauriers enrubanné et chapiteau à oves, supportant un globe terrestre pris dans des nuées ; aux pieds de la colonne, sont posés un parchemin, une équerre et un compas. L’ensemble est supporté par une base à ressaut ceinturée d’un cavet mouluré et agrémentée de frises de feuilles et graines de laurier et d’un panneau central en façade à jeux d’enfants en relief dans le goût de Clodion. Enfin, six pieds en boules aplaties à bandeau fond sablé supportent l’ensemble de l’horloge.

De proportions monumentales, cette pendule peut être considérée comme une œuvre majeure spécialement ordonnée par un puissant collectionneur parisien dans les premières années du règne de Louis XVI à l’un des meilleurs bronziers parisiens du temps tels que les Osmond ou Jean-Joseph de Saint-Germain. La figure, véritable œuvre sculpturale, n’est pas sans rappeler l’œuvre du sculpteur François Duquesnoy, dit François Flamand, qui déclina ce type d’enfants tout au long de sa carrière. Enfin, relevons particulièrement qu’à notre connaissance la pendule que nous proposons est l’unique exemplaire répertorié de ce modèle, ce qui tend à renforcer l’idée d’une œuvre de commande, développement créatif excessivement rare et couteux au XVIIIe siècle qui nécessitait tout un processus de création tels que dessins, projets et modèles préparatoires en plâtre ou terre cuite destinés à une fonte en bronze de grande qualité.

Pierre Gavelle (1753 - 1802)

L’horloger Pierre Gavelle (qui signait « Gavelle l’aîné »), fils de Jean-Jacques Gavelle et frère de Maurice-Jacques Gavelle, également horlogers parisiens, tous trois actifs à Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Après son accession à la maîtrise, le 4 septembre 1771, il travaille dans l’atelier de son père jusqu’en 1787, puis s’installe rue Saint-Denis, avant de déménager rue des Juifs en 1801 (voir Tardy, Dictionnaire des horlogers français, Paris, 1971, p.251). Député de sa corporation en 1785, il connaît une certaine notoriété et quelques-unes de ses pendules sont mentionnées dans les premières décennies du XIXe siècle chez des collectionneurs parisiens de l’époque, notamment chez l’imprimeur Jacques Delatynna et chez Alexandre-Pierre-Louis Deherain, Conseiller à la Cour d’Appel de Paris.



Edmé-Portail Barbichon

Edmé-Portail Barbichon était l’un des meilleurs émailleurs de la deuxième partie du XVIIIème siècle. Son nom est associé à ceux des meilleurs horlogers, y compris Ferdinand Berthoud et Charles Bertrand.