search icon
Cronier
Antoine Cronier (1732-après 1806)

Important cartel d’applique néoclassique en bronze finement ciselé ou doré à l’or mat et à l’or bruni

Cartel046-04_HD_WEB

Paris, époque Transition Louis XV-Louis XVI, vers 1770

Hauteur88 Largeur48 Profondeur14

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Cronier à Paris », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en cuivre repercé et doré ; le mouvement s’inscrit dans une caisse néoclassique entièrement réalisée en bronze très finement ciselé ou doré à l’or mat et à l’or bruni. L’amortissement est orné d’un vase balustre simulé à culot à réserves à croisillons, couvercle à feuilles d’acanthe terminé par une flamme et anses détachées dans lesquelles passent deux guirlandes de feuilles et graines de laurier retombant sur les angles antérieurs à rinceaux terminés en volutes et têtes de bélier ; à l’arrière, sont deux braseros enflammés en coupes à draperies reposant sur des socles cubiques. Les faces latérales de l’horloge sont à montants en pilastres à cannelures soulignés de guirlandes de laurier et terminés par des pommes de pin. Sous le cadran, un décrochement à rosaces en applique soutient une règle à huit gouttes stylisées. La partie basse présente une ouverture vitrée, permettant au spectateur de voir le mouvement du balancier, encadrée de guirlandes de feuilles de chêne agrémentées de glands flanquées de pastilles encadrant une réserve oblongue à fond amati ; enfin, le culot, à cinq larges canaux flanqués de fleurons, est terminé par un bouquet d’acanthes à graines.

Dès le milieu du XVIIIe siècle nous assistons à une totale remise en cause des schémas ornementaux qui prévalaient dans les arts décoratifs français depuis plusieurs décennies. Cette réaction, menait par des érudits, des artistes et des amateurs, trouvait son origine dans les exceptionnelles découvertes archéologiques faites dans les anciennes cités romaines de Pompéi et d’Herculanum dans la région napolitaine. Au fil des années, quelques rares collectionneurs, artistes et artisans, vont imposer un nouveau style directement inspiré de l’Antiquité classique grecque et romaine : le Néoclassicisme. Le cartel que nous proposons fut réalisé dans ce contexte particulier ; il présente un dessin particulièrement architecturé, des proportions peu communes et un décor directement inspiré du répertoire antique. Le bronzier qui créa le modèle reste à ce jour inconnu, mais soulignons que la qualité exceptionnelle de la fonte, de la ciselure et de la dorure du modèle suggère la collaboration d’artisans de tout premier plan supervisés par un bronzier tels que Saint-Germain, Osmond ou Caffieri. Parmi les cartels similaires répertoriés, citons particulièrement un exemplaire, signé « Gide à Paris », qui est reproduit dans R. Mühe et Horand M. Vogel, Horloges anciennes, Manuel des horloges de table, des horloges murales et des pendules de parquet européennes, Office du Livre, Fribourg, 1978, p.190, fig.350. Enfin, relevons que quelques rares autres cartels de modèle identique sont connus : un premier a été proposé aux enchères au Palais Galliera à Paris, Me Ader, le 30 mars 1965, lot 75 (paru dans Tardy, La pendule française, 2èe Partie : Du Louis XVI à nos jours, Paris, 1975, p.310, fig.2) ; tandis qu’un second se trouvait anciennement dans la célèbre collection d’Alberto Bruni Tedeschi (1915-1996).

Antoine Cronier (1732 - après 1806)

Antoine Crosnier, ou Cronier,  figure parmi les plus importants horlogers parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Fils d’un maître menuisier parisien, il fait enregistrer ses lettres de maîtrise le 1er mars 1763 et installe son atelier rue Saint-Honoré. Il rencontre immédiatement un immense succès auprès des grands amateurs parisiens d’horlogerie de luxe et collabore avec les meilleurs artisans de l’époque, notamment l’ébéniste Jean-Pierre Latz, les bronziers François Vion ou les Osmond et le doreur Honoré Noël. Au XVIIIe siècle, certaines de ses réalisations étaient mentionnées chez le maréchal de Choiseul-Stainville, chez le marquis de Sainte-Amaranthe, chez le duc des Deux-Ponts et chez le prince Belosselsky-Belozersky.



Dans la même catégorie