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Renacle-Nicolas Sotiau

Horloger

(1749 - 1791)

Il doit être considéré comme le principal et le plus talentueux représentant de l’horlogerie de luxe parisienne pendant la décennie qui précède la fin de l’Ancien Régime. Après son accession à la maîtrise, le 24 juin 1782, il installe son atelier rue Saint-Honoré et rencontre immédiatement un immense succès auprès des grands amateurs de l’époque. Par l’intermédiaire des principaux marchands-merciers de la capitale, particulièrement François Darnault et Dominique Daguerre, il conçoit des mouvements de pendules, chefs-d’œuvre d’élégance, de perfectionnement et de raffinement, pour les plus grands collectionneurs. A l’instar des meilleurs horlogers parisiens, Sotiau s’entoure des plus habiles artisans afin de réaliser les caisses de ses pendules en travaillant particulièrement avec les bronziers Pierre-Philippe Thomire et François Rémond. Cette sélection tendant vers l’excellence lui permet notamment de porter le titre très convoité d’« Horloger de Monseigneur le Dauphin », fils aîné de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Ses œuvres se retrouvent fréquemment mentionnées lors des inventaires après décès ou au moment des dispersions aux enchères des collections des grandes personnalités du temps ; c’est ainsi que des pendules de Sotiau sont aussi bien décrites chez de grands financiers, notamment chez le richissime banquier de la Cour Jean-Joseph de Laborde, que chez de hauts membres du Clergé, tel François-Camille prince de Lorraine, et chez de grands aristocrates, tels Louis-Antoine-Auguste de Rohan-Chabot duc de Chabot, Charles-Just de Beauvau prince de Craon et Albert-Paul de Mesmes comte d’Avaux. Parallèlement à cette clientèle privée, l’horloger crée également de somptueuses pendules pour le prince Régent d’Angleterre, futur roi George IV, ainsi que pour Mesdames de France, tantes de Louis XVI, et pour la reine Marie-Antoinette. De nos jours, les plus grandes collections internationales conservent des pendules de Sotiau, mentionnons particulièrement celles qui sont exposées à la Walters Art Gallery de Baltimore, à la Frick Collection à New York, dans la collection Huntington à San Marino et au Musée national du Château de Versailles, ainsi que celles qui appartiennent aux collections royales espagnoles et anglaises.