Importante pendule de cheminée en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni
« Ariane endormie »

Caisse attribuée au bronzier André-Antoine Ravrio (1759-1814, maître en 1777)
Paris, époque Empire, vers 1805-1810.
Le cadran circulaire émaillé blanc indique les heures en chiffres romains et les graduations des minutes sur sa bordure extérieure par deux aiguilles en acier poli-bleui œil-de-perdrix dites « Breguet ». Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, est renfermé dans une caisse architecturée à figure dite « Ariane endormie » entièrement réalisée en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni. La lunette est ornée d’une frise alternée de feuilles d’eau et tigettes ; l’amortissement est formé d’une superbe figure féminine allongée drapée « à la romaine », son bras droit passant au-dessus de sa tête, elle est supportée par un enrochement stylisé. La figure repose sur une haute base, dont les angles sont en pilastres à ressaut, soulignés de torchères enflammées et à bases à palmes entrecroisées, encadrant un panneau central figurant deux renommées affrontées surmontées de guirlandes de fruits enrubannées retenues par des pastilles et représentées dans un environnement d’un trophée militaire à boucliers, casque, hache et glaive, surmontant trois figures féminines assises sur un parapet représentant les trois Parques déroulant le fil de la vie. Les côtés sont à décor de branchages fleuris et de torches ailées enflammées. Enfin, l’horloge est supportée par de fortes pattes léonines.
La composition originale et la qualité exceptionnelle de la ciselure et de la dorure de cette importante pendule de cheminée nous permet de l’attribuer à l’œuvre de l’un des plus talentueux bronziers parisiens de l’époque Empire : André-Antoine Ravrio. La thématique est directement inspirée d’une sculpture antique romaine en marbre qui fut achetée en 1512 par le pape Jules II pour orner la Cour des Statues au Belvédère est qui est toujours conservée de nos jours dans les collections papales du Musée du Vatican à Rome. La figure représente Ariane endormie, une princesse crétoise, fille de Minos, qui après avoir aidé Thésée à vaincre le Minotaure fut abandonnée endormie par le jeune héros sur l’île de Naxos jusqu’à son réveil provoqué par l’arrivée de Dionysos, dieu qu’elle épousera par la suite.
André-Antoine Ravrio (1759 - 1814)
Reçu maître fondeur en 1777, Antoine-André Ravrio figure parmi les plus importants bronziers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et du Premier Empire. Fournisseur attitré du Garde-meuble impérial, Ravrio participe, aux côtés de Pierre-Philippe Thomire et de Claude Galle, au réaménagement des principales résidences de l’empereur Napoléon et l’impératrice Joséphine, ainsi qu’à la fourniture de nombreux bronzes d’ameublement pour les grandes personnalités de l’époque, notamment certains maréchaux d’Empire. De nos jours, certaines de ses réalisations appartiennent aux collections du Mobilier national à Paris ainsi qu’à de grandes collections publiques et privées internationales.