search icon
Filon  -  Coteau

Rare Pendule en bronze ciselé, doré et marbre blanc

« L’amour se faisant couronner par les Grâces »

APF_Pendule095_03

Cadran signé « Filon à Paris » par l’horloger Charles-Cécile Filon

Cadran signé « COTEAU » par l’émailleur Joseph Coteau

Paris, époque Louis XVI, vers 1785

Hauteur65 cm Largeur51 cm

En bronze ciselé, doré et marbre blanc partiellement peint polychrome, le cadran à heures, minutes, secondes et quantièmes émaillé blanc signé « Filon à Paris » et signé « COTEAU » en partie basse sous la lunette, inscrit dans une urne surmontée d’un bouquet de fleurs et flanquée de deux nymphes et d’un putto, la base à ressaut central ornée d’une frise en bas-relief représentant des enfants élevant un autel à l’Amour, flanquée de guirlandes peintes polychromes de fleurs au naturel, terminée par des pieds toupies.

Bibliographie :

– Tardy, La Pendule Française, Vol. II, p. 250 fig. 1 H. Ottomeyer / P. Proschel et al., Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, Vol. I, p. 250 fig. 4.6.18 P. Kjellberg, Encyclopédie de la Pendule Française du Moyen Age au XXe siècle, Paris, 1997, p. 256 pl. D

 

Une pendule comparable, ancienne collection Pascal Izarn, est illustrée dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la Pendule Française du Moyen Age au XXe siècle, Paris, 1997, p. 256 pl. D. Une autre a été vendue par Christies New York, collection Segoura, le 19 octobre 2006, lot 443 ($ 60.000).

Sur la plupart des modèles répertoriés le marbre peint est remplacé par des bas-reliefs de bronze doré. C’est le cas d’un modèle conservé au Victoria et Albert Museum de Londres. Cette dernière est illustrée dans Tardy, La Pendule Française, vol. II, p. 250 fig. 1. Enfin, un autre exemplaire est conservé au Château de Fontainebleau.

Charles-Cécile Filon

Charles-Cécile Filon fut reçu maître en 1751 et installa son atelier rue de la Grande Truanderie entre 1751 et 1774. Il connut une grande notoriété, ce qui lui permit notamment d’exécuter le mouvement d’un régulateur inventé par Passemant qui ornait le bureau du duc de Choiseul au château de Chanteloup (voir J-D. Augarde, Les ouvriers du Temps, Genève, 1996, p. 383, fig. 280). Au XVIIIe siècle, certaines de ses réalisations étaient mentionnées dans les inventaires après décès de l’amateur et avocat, Nicolas-Philippe de Rebergues, et du puissant banquier Joseph Duruey.



Joseph Coteau (1740 - 1801)

Joseph Coteau est le plus célèbre émailleur de son temps et collabora avec la plupart des grands horlogers parisiens de l’époque. Il était né à Genève, ville dans laquelle il devint maître peintre-émailleur de l’Académie de Saint Luc en 1766 ; puis il vint s’installer à Paris quelques années plus tard. A partir de 1772, jusqu’à la fin de sa vie, il est installé rue Poupée. Coteau laissa notamment son nom à une technique précieuse d’émaux en relief qu’il mit au point avec Parpette destinée au décor de certaines pièces de porcelaine de Sèvres et qu’il utilisa par la suite pour le décor des cadrans des pendules les plus précieuses ; décorés de ce décor si caractéristique, mentionnons notamment : une écuelle couverte et son plateau qui appartiennent aux collections du Musée national de la Céramique à Sèvres (Inv. SCC2011-4-2) ; ainsi qu’une paire de vases dits « cannelés à guirlandes » conservée au Musée du Louvre à Paris (parue dans le catalogue de l’exposition Un défi au goût, 50 ans de création à la manufacture royale de Sèvres (1740-1793), Musée du Louvre, Paris, 1997, p.108, catalogue n°61) ; et une aiguière et sa cuvette dites « de la toilette de la comtesse du Nord » exposées au Palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg (reproduites dans M. Brunet et T. Préaud, Sèvres, Des origines à nos jours, Office du Livre, Fribourg, 1978, p.207, fig.250). Enfin, soulignons, qu’une pendule lyre de l’horloger Courieult en porcelaine bleue de Sèvres, le cadran signé « Coteau » et daté « 1785 », est conservée au Musée national du château de Versailles ; elle semble correspondre à l’exemplaire inventorié en 1787 dans les appartements de Louis XVI au château de Versailles (illustrée dans Y. Gay et A. Lemaire, « Les pendules lyre », in Bulletin de l’Association nationale des collectionneurs et amateurs d’Horlogerie ancienne, automne 1993, n°68, p.32C).