Monumentale pendule cercles tournants avec calendrier, en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni
« Putti portant le globe terrestre »

Attribuée au bronzier Jean-François Denière
Paris, époque Restauration, vers 1830.
Entièrement réalisée en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni, cette pendule s’organise autour d’un globe terrestre, gravé des longitudes et latitudes et représentant les continents et océans définis par leurs noms, ceinturé du cercle méridien terminé par une prise en bouton mouluré. Le globe renferme le mouvement et porte sur l’équateur deux cadrans tournants à cartouches émaillés indiquant les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes qui surmontent deux petits guichets présentant les jours de la semaine et les quantièmes du mois ; le tout est indiqué par la langue d’un serpent aux écailles finement ouvragées. Le globe est supporté par trois figures sculpturales représentant des putti debout ou un genou à terre qui reposent sur un enrochement « au naturel » agrémenté d’une draperie, de touffes d’herbe et d’une urne renversée déversant son contenu. L’ensemble est posé sur une base circulaire ceinturée d’enfilages de perles et rythmée d’un cavet à frise d’entrelacs centrés de fleurettes.
Plus ou moins directement inspirée de la grande sculpture antique classique, notamment de l’Atlas Farnèse supportant la voûte céleste conservé au Musée archéologique national de Naples, cette pendule monumentale se distingue par ses proportions et par l’originalité de sa composition ; sa qualité exceptionnelle de ciselure, de patine et de dorure fait souvent penser aux collectionneurs que ce modèle date de l’époque Louis XVI, alors que celui-ci fut réalisé à partir des années 1820.
De nos jours, parmi les rares exemplaires identiques répertoriés, avec parfois certaines variantes, citons particulièrement un premier modèle, le globe en bronze patiné, qui est conservé dans les collections du Musée Calouste Gulbenkian à Lisbonne (Inv.595).
Un deuxième exemplaire, dont le mouvement a disparu, appartient aux collections du Musée de Malmaison (voir le catalogue de l’exposition « La mesure du temps dans les collections du musée de Malmaison », RMN, Paris, 1991, p.42, catalogue n°34). Un troisième modèle porte la marque du bronzier Denière et permet ainsi l’attribution du modèle; il est passé en vente à Cannes en 1990. Enfin, une dernière pendule, ayant appartenu à l’horloger Benjamin Lewis Vulliamy, est exposée au Victoria & Albert Museum à Londres (Inv.4311-1857) (illustrée dans Tardy, La pendule française des origines à nos jours, 2e Partie : Du Louis XVI à nos jours, Paris, 1974, p.294).
Jean-François Denière (1774 - 1866)
La signature « Denière » ou « Denière Fabt de Bronzes à Paris » correspond à Jean-François Denière (1774-1866), l’un des plus importants bronziers parisiens des dernières années du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. En l’espace de quelques années, il devient l’un des plus importants pourvoyeurs de bronzes d’ameublement en travaillant pour le Garde-Meuble impérial ; parallèlement, il se compose une riche clientèle privée et fonde, jusqu’en 1820, une association avec François-Thomas Matelin qui lui permet de participer à la décoration de la plupart des palais et châteaux impériaux en livrant des bronzes d’ameublement et des pendules par l’intermédiaire de certains de leurs confrères bronziers.