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Thématiques : Pendule Cage

  • Manière
    Charles-Guillaume Hautemanière (?-1834)

    Rare pendule de bureau à calendrier perpétuel dans une cage architecturée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat

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    Charles-Guillaume Hautemanière, dit Manière

    Paris, époque Empire, vers 1805-1810

    Hauteur43,5 cm Largeur24,5 cm Profondeur15,5 cm

    Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Manière à Paris », indique les heures en chiffres romains, les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes, ainsi que les quantièmes, les jours de la semaine associés à leurs signes astrologiques respectifs et les mois de l’année par cinq aiguilles, dont deux en cuivre repercé et doré et trois aiguilles en acier poli-bleui. Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, supporte son balancier compensé bimétallique terminé par une lourde lentille circulaire destinée à obtenir une grande précision dans le fonctionnement du mécanisme ; il s’inscrit dans une caisse néoclassique en forme d’architecture en borne à côtés ajourés. La corniche à léger décrochement est ceinturée d’une frise de feuilles d’eau stylisées et supporte un entablement à cavet ; elle repose sur quatre montants en pilastres cannelés, à chapiteaux et bases moulurés, supportant des panneaux découpés à motifs, en façade, de deux chevaux ailés contrariés dont les queues à écailles s’enroulent autour de branchages rejoignant un motif central à fleuron flanqué de volutes et, sur les côtés, d’arcatures encadrés de putti musiciens. Le cadran surmonte un léger drapé d’où s’échappe un motif en arabesque à jeux de palmettes et enroulements encadré de renommées trompetant ; la terrasse rectangulaire est centrée d’un motif ovalisé à décor rayonnant. Enfin, l’ensemble repose sur une base quadrangulaire à angles à décrochements à décor en applique de losanges, griffons affrontés à queues s’épanouissant en acanthes et mascarons circulaires à bordures en pétales et contre-socle à cavet.

    La composition originale de cette pendule de bureau s’inspire plus ou moins directement de certains régulateurs de bureau et pendules réalisés à Paris dans les deux dernières décennies du XVIIIe siècle. Toutefois, son dessin, déclinant un modèle d’architecture en arc de triomphe, s’inscrit parfaitement dans la volonté impériale appliquée aux arts décoratifs de l’époque d’honorer les victoires de la Grande Armée. De nos jours, parmi les modèles connus réalisés dans le même esprit, citons notamment : un premier exemplaire, par « Lepaute à Paris 1807 », qui appartient aux collections du Mobilier national à Paris (parue dans M-F. Dupuy-Baylet, Pendule du Mobilier national 1800-1870, Editions Faton, Dijon, 2006, p.91, catalogue n°35) ; ainsi qu’une seconde qui est exposée au Château de Fontainebleau (voir J-P. Samoyault, Musée national du Château de Fontainebleau, Catalogue des collections de mobilier, 1. Pendules et bronzes d’ameublement entrés sous le Premier Empire, RMN, Paris, 1989, p.69, catalogue n°32). Enfin, mentionnons particulièrement deux pendules identiques à celle que nous proposons : la première, le cadran de « Thiéry à Paris », est illustrée dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Paris, 1997, p.373 ; la seconde, le cadran de « Laguesse à Paris » et surmontée d’une figure allégorique, se trouvait anciennement dans la collection « Au Balancier de Cristal » (reproduite dans Tardy, La pendule française, 2ème Partie : Du Louis XVI à nos jours, Paris, 1974, p.397).

    Charles-Guillaume Hautemanière (? - 1834)

    Charles-Guillaume Hautemanière, dit Manière (mort à Paris en 1834) est l’un des plus importants horlogers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. Après son accession à la maîtrise, le 1er mai 1778, il installe son atelier rue du Four-Saint-Honoré et rencontre immédiatement un immense succès auprès des amateurs de belle horlogerie. Tout au long de sa carrière, Manière collabore avec les meilleurs bronziers et ciseleurs-doreurs parisiens pour la réalisation des caisses de ses pendules, particulièrement avec Pierre-Philippe Thomire, François Rémond, Edmé Roy et Claude Galle. Par l’intermédiaire, des marchands-merciers Dominique Daguerre et Martin-Eloi Lignereux, il réalise des pendules destinées aux plus grands collectionneurs de l’époque, notamment au prince de Salm, au banquier Perregaux et au financier Micault de Courbeton, tous trois grands amateurs de pièces d’horlogerie rares. De nos jours, certaines de ses pendules appartiennent aux plus importantes collections privées et publiques internationales, citons notamment celles qui sont exposées au Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, au Musée national du château de Fontainebleau, au Palais du Quirinale à Rome, au Musée Nissim de Camondo à Paris et au Musée national du château de Versailles et des Trianons.



    Mennessier
    Mennessier

    Rare pendule de bureau à phases de lune dans une cage architecturée en bronze très finement ciselé et doré

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    « Mennessier à Paris »

    Paris, époque Directoire, vers 1795

    Hauteur42,5 cm Largeur26,5 cm Profondeur17,5 cm

    Le cadran émaillé, signé Mennessier à Paris, indique les heures, les minutes et les jours du mois ou quantièmes en chiffres arabes, ainsi que les jours de la semaine et les phases de la lune présentées sur un fond émaillé bleu parsemé d’étoiles dorées. Il est inscrit dans une superbe caisse à panneaux de glace en forme de borne architecturée entièrement réalisée en bronze finement ciselé et doré. Le fronton cintré est décoré d’une frise d’enfilage de perles et sommé de quatre pommes de pin ; une draperie ajourée à décor de motifs de passementerie et d’une frise découpée ornée de rinceaux souligne le cadran dans la partie inférieure et les montants sont composés de pilastres à fines cannelures à bases et chapiteaux simplement moulurés. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire à degrés rehaussée sur ses faces de frises alternées de palmettes et de feuilles stylisées.

    La composition particulièrement élégante de cette pendule, dite pendule cage, est la parfaite illustration de l’aboutissement des nouvelles recherches esthétiques entreprises par les bronziers et les horlogers parisiens à partir du dernier quart du XVIIIe siècle. Ce renouveau était le résultat d’un courant artistique développé dès le milieu du siècle par certains grands collectionneurs et certains artistes ; il faisait suite aux fabuleuses découvertes archéologiques des anciennes cités romaines antiques de Pompéi et d’Herculanum dans la région napolitaine. Sous l’impulsion d’amateurs tels que le comte de Caylus et Ange-Laurent Lalive de Jully, les arts décoratifs français, encore très marqués par le rocaille du règne de Louis XV, vont définitivement tendre vers un nouvel esprit : le Néoclassicisme français, qui puise directement ses sources d’inspiration dans l’Antiquité classique grecque et romaine. La pendule que nous proposons fut réalisée dans ce contexte particulier ; elle est la synthèse parfaite de ce nouveau style qui privilégiait la simplicité des compositions, en l’occurrence en forme de borne ou cippe antique, et la qualité exceptionnelle du travail des différents matériaux.

    Parmi les exemplaires répertoriés et réalisés dans le même esprit, citons notamment deux modèles légèrement plus tardifs et de qualité de ciselure nettement inférieure, mais qui offrent un dessin similaire : le premier, signé Carcel jeune, est reproduit dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age à nos jours, Paris, 1997, p. 184 ; tandis que le second fut livré par Lepaute oncle et neveu en septembre 1807 pour le Palais de Fontainebleau et appartient toujours aux collections de ce château (voir J-P. Samoyault, Musée national du château de Fontainebleau, Catalogue des collections de mobilier, 1. Pendules et bronze d’ameublement entrés sous le Premier Empire, RMN, Paris, 1989, p. 65, catalogue n° 26). Enfin, mentionnons particulièrement qu’une pendule identique à celle proposée, signée Revel, se trouvait anciennement dans la célèbre collection de Peter Zervudachi ; tandis qu’une seconde, signée Lepaute, est conservée dans une collection privée (illustrée dans P. Heuer et K. Maurice, European Pendulum Clocks, Decorative Instruments of measuring Time, Munich, 1988, p. 65, fig. 108).

    Mennessier

    L’horloger Mennessier est inconnu des dictionnaires spécialisés et reste anonyme malgré nos investigations aux Archives Nationales ; son activité prometteuse fut très certainement stoppée par les troubles révolutionnaires.



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