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Clément
Fiacre Clément (?-1758)

Rare cartel et sa console d’applique en placage de corne teintée bleue et bronze finement ciselé et doré

APF_Cartel029_03

Paris, époque Régence, vers 1715-1720

Hauteur42.5 Largeur19 Profondeur11.5

Le cadran circulaire en treize pièces émaillées, signé sur un cartouche « Fiacre Clement a Paris », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes sur sa bordure extérieure par deux aiguilles en cuivre repercé et doré ; le mouvement, également signé sur sa platine « Fiacre Clement a Paris », est renfermé dans une caisse violonée entièrement plaquée de corne teintée bleue à l’imitation du lapis-lazuli délimitée par des filets de cuivre et richement décorée de bronzes finement ciselés et dorés. L’amortissement est formé d’une lampe à huile godronnée sur un fronton curviligne souligné d’une moulure à enroulements centrée d’un masque féminin coiffé d’une coquille et flanqué de rinceaux de feuilles d’acanthe ; les montants sont soulignés de larges rinceaux feuillagés terminés en volutes ; sous le cadran est un cartouche ajouré à rinceaux, coquilles et fleurons ; la partie basse du cartel est ceinturée par deux frises d’enfilages de perles ou de feuilles d’eau ; l’ensemble repose sur sa console d’applique en « cul-de-lampe » à frise d’oves et culot à bouquet feuillagé terminé en graines. L’horloger a conçu un ingénieux système pour remonter le mouvement, ainsi le trou de remontage est dissimulé derrière le chiffre « VI » des heures.

Ce type de luxueux cartel dit « d’alcôve » dont la composition s’inspire librement de certains projets d’André-Charles Boulle et de Daniel Marot, fut particulièrement apprécié par les grands amateurs parisiens des premières décennies du XVIIIe siècle. Parmi les horloges répertoriées réalisées dans le même esprit, mentionnons notamment une pendule à poser, le cadran signé « Le Bon à Paris », qui est reproduite dans Giacomo et Aurélie Wannenes, Les plus belles pendules françaises, de Louis XIV à l’Empire, Editions Polistampa, Florence, 2013, p.63.

Enfin, relevons particulièrement qu’une pendule de modèle identique, le mouvement signé « Thuret à Paris » et en placage d’écaille brune, est conservée dans une collection particulière (illustrée dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les Editions de l’Amateur, Paris, 1997, p.56, fig. A). Le 30 novembre 1776, au moment du décès de la femme de Fiacre-François Clément, fils de notre horloger, un inventaire de l’atelier d’horlogerie fut réalisé par un notaire parisien dans lequel fut prisée une horloge du père parmi les marchandises du fils : « Une pendule sonnante allant 15 jours dans sa boite de marqueterie cadran à cartouche d’émail du nom de Fiacre Clément 120 Livres ».

Fiacre Clément (? - 1758)

Fiacre Clément figure parmi les plus importants horlogers parisiens de la première moitié du XVIIIe siècle. Après son accession à la maîtrise, le 16 janvier 1714, il connaît une grande notoriété et installe son atelier, vers le milieu des années 1740, rue Saint-Denis (voir Tardy, Dictionnaire des horlogers français, Paris, 1971, p.131). Deux de ses fils, Fiacre-François et Claude, continueront l’activité de l’atelier paternel jusqu’au début du règne de Louis XVI.



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