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Thématiques : Porcelaine

  • Kinable  -  Dubuisson
    Dieudonné Kinable (actif vers 1790-1810)
    Dubuisson (1731-1815)

    Exceptionnelle pendule de cheminée en forme de lyre en porcelaine de la Manufacture royale de Sèvres

    Pendule_456-06_HD_WEB

    Paris, fin de l’époque Louis XVI, vers 1785-1790

    Hauteur62 cm Largeur26 cm Profondeur16 cm

    Provenance :

    Ancienne collection Valentina Cortese (1923-2019).

     

    Le cadran circulaire émaillé, signé « Kinable », indique les heures en chiffres romains, les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes, le calendrier annuel et les signes du zodiaque par quatre aiguilles, deux en bronze doré ajouré, deux en acier bleui ; il s’inscrit dans une superbe caisse en forme de lyre en porcelaine rose de Sèvres dite et bronze très finement ciselé et doré. La lunette est ornée d’une frise torsadée entourée d’un anneau-balancier en couronne de perles en bronze doré ; les montants de la lyre sont soulignés de rangs de perles et agrémentés de feuilles et graines de laurier se terminant par deux rosaces d’où s’échappe une guirlande fleurie et feuillagée ; l’amortissement est formé d’un masque rayonnant. L’ensemble repose un piédouche, à rangs de perles ou frise torsadée, rythmé d’une guirlande feuillagée ; enfin, le tout est supporté par une base ovale, à ornements similaires, portée par quatre pieds en boules aplaties.

    Le modèle des pendules lyres en porcelaine fut créé à la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres à partir de 1785. Il fut essentiellement décliné en quatre couleurs : bleu turquoise, vert, bleu nouveau et rose et ces pendules exceptionnelles étaient destinées aux plus grands amateurs de l’époque ; Louis XVI possédait notamment dans son Salon des jeux à Versailles une pendule identique en couleur bleu nouveau dont le cadran était signé par l’horloger Courieult (certainement l’exemplaire illustré dans P. Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 1999, p.41).

    Mais, c’est surtout l’horloger Kinable, le plus important acheteur de caisses d’horloges de ce type à la manufacture, qui développa le modèle à la fin du règne de Louis XVI. Parmi les pendules « lyres » en porcelaine signées par ce brillant horloger, citons particulièrement : un premier exemplaire conservé au Victoria & Albert Museum à Londres (paru dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Band I, Munich, 1986, p.252, fig.4.6.26) ; ainsi qu’un second qui appartient aux collections royales anglaises (reproduit dans C. Jagger, Royal Clocks, The British Monarchy & its Timekeepers 1300-1900, 1983, p.130, fig.176).

    Dieudonné Kinable (actif vers 1790 - 1810)

    Dieudonné Kinable figure parmi les plus importants horlogers parisiens de la fin du XVIIIe siècle. Installé au n°131 du Palais Royal, il fut notamment l’un des plus importants acheteurs de caisses de pendules en porcelaine de type lyre auprès de la manufacture de Sèvres en faisant l’acquisition de vingt-et-un boîtiers de ce modèle dans différentes couleurs. Il sut également s’entourer des meilleurs collaborateurs, en faisant particulièrement travailler pour les cadrans de ses pendules les célèbres émailleurs Joseph Coteau (1740-1801) et Etienne Gobin, dit Dubuisson (1731-1815). Sous l’Empire, certaines de ses réalisations sont mentionnées chez les plus grands collectionneurs, notamment chez la duchesse de Fitz-James et chez André Masséna prince d’Essling duc de Rivoli, ancien maréchal de Napoléon.



    Dubuisson (1731 - 1815)

    Étienne Gobin, dit Dubuisson, est l’un des meilleurs émailleurs parisiens de la fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème. Vers le milieu des années 1750 il travaille à la manufacture de Sèvres, établissant par la suite son propre atelier. Il est mentionné dans les années 1790 dans la rue de la Huchette et vers 1812, dans la rue de la Calandre. Spécialisé dans les boîtes de montres et cadrans émaillées, il est réputé pour son habileté exceptionnelle et la représentation de détails.



    Schmit  -  Coteau
    Jean-Nicolas Schmit (?-vers 1820)
    Joseph Coteau (1740-1801)

    Rare pendule de cheminée en biscuit de porcelaine et bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni

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    Manufacture Dihl et Guérhard dite Manufacture du duc d’Angoulême

    Jean-Nicolas Schmit

    Le cadran par Joseph Coteau

    Paris, fin de l’époque Louis XVI, vers 1785-1790

    Hauteur55 Largeur58 Profondeur20

    Provenance :

    -Vente à Paris, Galerie Charpentier, Maître Rheims, le 8 juin 1955, lot 184.

    -Vente à Paris, Hôtel Drouot, Maîtres Ader-Picard-Tajan, le 19 mars 1982, lot 31.

     

    Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Schmit à Paris » et « Coteau » et portant la mention « Manufre de Mgr le duc d’Angoulême », indique les heures en chiffres romains, les minutes par tranches de quinze et les quantièmes du mois en chiffres arabes, ainsi que les jours de la semaine associés à leurs signes astrologiques et les secondes par cinq aiguilles, dont deux en cuivre repercé et doré. Il s’inscrit dans une caisse entièrement réalisée en biscuit de porcelaine à l’imitation du marbre blanc de Carrare ou en camaïeu de gris sur fond rose, et agrémentée de quelques ornements en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni à cadres à feuilles d’eau, panneaux à sirènes stylisées et enfilages alternés de perles et olives. Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, est renfermé dans une boite sous la forme de nuées sur lesquelles est assis Eros, dieu de l’Amour, tenant un stylet dans sa main droite avec lequel il vient de graver un poème sur un ouvrage maintenu ouvert par un putto figuré en opposition. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire, à décrochements et angles à pans coupés, ornée de réserves en camaïeu de gris sur fond rose à décor de putti occupés au jardinage ou à la cueillette. Enfin, quatre pieds en pattes léonines à griffes saillantes supportent l’horloge.

    Cette superbe pendule illustre l’exceptionnelle inventivité des horlogers parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle qui parvinrent à créer des œuvres d’une originalité et d’une qualité sans égale en associant les matériaux les plus luxueux et les plus précieux. Elle fut réalisée par la célèbre Manufacture dite « du duc d’Angoulême » ; car patronnée dès 1781 par ce grand aristocrate qui confia par la suite la direction à deux groupes d’associés : Christophe Erasimus Dihl et les époux Guérhard, qui firent de cette entreprise la principale rivale de la Manufacture de Sèvres dans les dernières années du XVIIIe siècle et sous le règne de Napoléon. Dès la chute de la monarchie, la manufacture créa de nouveaux modèles, notamment des groupes ou figures non émaillés, particulièrement appréciaient lorsque montés en « grandes pendules en beau biscuit » (Dictionnaire universel de la géographie commerçante, Tome V, p.325 ; cité dans R. de Plinval de Guillebon, Les biscuits de porcelaine de Paris XVIIIe-XIXe siècles, Editions Faton, Dijon, 2012, p.199). Sa composition originale et parfaitement équilibrée rencontra un grand succès auprès des grands amateurs parisiens du temps ; ainsi parmi les rares modèles identiques répertoriés, tous semblant être signés par l’horloger Schmit, citons particulièrement : un premier exemplaire, la base en camaïeu de gris et présentant un guichet à indications de l’âge et des phases de la lune, qui se trouvait anciennement dans la collection de la famille Guinness à Luttrestown Castle près de Dublin (vente Christie’s, les 26-28 septembre 1983) ; ainsi qu’un second qui appartient aux collections James de Rothschild à Waddesdon Manor près de Londres.

    Jean-Nicolas Schmit (? - vers 1820)

    Jean-Nicolas Schmit figure parmi les plus importants horlogers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. Après son accession à la maîtrise, en août 1781, il installe son atelier rue Betizy et connaît immédiatement une grande notoriété auprès des grands collectionneurs du temps. La perfection de ses mouvements attire notamment l’attention des deux directeurs de la Manufacture du duc d’Angoulême : Dihl et Guérhard, qui le font collaborer pour la réalisation de la quasi-totalité des mécanismes des pendules créées par leur entreprise. Enfin, relevons que certains documents anciens mentionnent des pendules de cet horloger chez les plus grands amateurs d’art de l’époque, citons notamment celles décrites au moment des inventaires après décès de Son Excellence Jean-Etienne-Marie de Portalis, conseiller d’état de Napoléon, et de l’épouse de Louis-Marie-Bretagne-Dominique de Rohan-Chabot, duc de Rohan et cousin du roi Louis XV.



    Joseph Coteau (1740 - 1801)

    Joseph Coteau est le plus célèbre émailleur de son temps et collabora avec la plupart des grands horlogers parisiens de l’époque. Il était né à Genève, ville dans laquelle il devint maître peintre-émailleur de l’Académie de Saint Luc en 1766 ; puis il vint s’installer à Paris quelques années plus tard. A partir de 1772, jusqu’à la fin de sa vie, il est installé rue Poupée. Coteau laissa notamment son nom à une technique précieuse d’émaux en relief qu’il mit au point avec Parpette destinée au décor de certaines pièces de porcelaine de Sèvres et qu’il utilisa par la suite pour le décor des cadrans des pendules les plus précieuses ; décorés de ce décor si caractéristique, mentionnons notamment : une écuelle couverte et son plateau qui appartiennent aux collections du Musée national de la Céramique à Sèvres (Inv. SCC2011-4-2) ; ainsi qu’une paire de vases dits « cannelés à guirlandes » conservée au Musée du Louvre à Paris (parue dans le catalogue de l’exposition Un défi au goût, 50 ans de création à la manufacture royale de Sèvres (1740-1793), Musée du Louvre, Paris, 1997, p.108, catalogue n°61) ; et une aiguière et sa cuvette dites « de la toilette de la comtesse du Nord » exposées au Palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg (reproduites dans M. Brunet et T. Préaud, Sèvres, Des origines à nos jours, Office du Livre, Fribourg, 1978, p.207, fig.250). Enfin, soulignons, qu’une pendule lyre de l’horloger Courieult en porcelaine bleue de Sèvres, le cadran signé « Coteau » et daté « 1785 », est conservée au Musée national du château de Versailles ; elle semble correspondre à l’exemplaire inventorié en 1787 dans les appartements de Louis XVI au château de Versailles (illustrée dans Y. Gay et A. Lemaire, « Les pendules lyre », in Bulletin de l’Association nationale des collectionneurs et amateurs d’Horlogerie ancienne, automne 1993, n°68, p.32C).



    Dubuisson  -  Locré
    Dubuisson (1731-1815)
    Manufacture de Locré (1772-1824)

    Exceptionnelle pendule « lyre » fond vert « céladon » et bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni

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    Le cadran signé et daté « Dubuisson 1818 »

    Paris, premier quart du XIXe siècle, vers 1815-1820

    Hauteur60 Largeur26.5 Profondeur15

    Le cadran circulaire émaillé blanc, souligné de frises de fleurons or et cabochons « à la Coteau », indique les heures en chiffres romains, les graduations des minutes et les quantièmes du mois par trois aiguilles, dont deux en cuivre repercé et doré ; il est signé « Dubuisson » et daté « 1818 », marque de l’atelier Etienne Gobin, dit Dubuisson (1731-1815), dont l’activité fut très certainement continuée par la veuve de l’émailleur après son décès. Le mouvement s’inscrit dans une superbe caisse en forme de lyre en porcelaine de la manufacture de Locré à fond vert « céladon » et bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni. La lunette, ornée d’une frise de feuilles et graines, est entourée d’un anneau en couronne d’éléments de strass taillés-facettés en brillants ; les montants de la lyre sont soulignés de baguettes torsadées à rubans et perles et sont agrémentés de branches de laurier émergeant de soleils. La partie haute, sur laquelle est rattaché le balancier bimétallique, est décorée de rosaces turbinées, guirlandes fleuries et feuillagées et d’un masque rayonnant, symbolisant le dieu solaire Apollon. L’ensemble repose sur une base ovalisée ceinturée de baguettes torsadées et frise de raies de cœur et agrémentée de guirlandes fleuries en chute. Enfin, quatre pieds en boules aplaties supportent l’horloge.

    Le modèle des pendules « lyre » en porcelaine fut créé à la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres à partir du milieu des années 1780. Il fut essentiellement décliné en quatre couleurs : bleu turquoise, vert, rose et bleu nouveau, et ces pendules exceptionnelles étaient destinées aux plus grands amateurs de l’époque ; le roi Louis XVI possédait notamment dans son Salon des jeux à Versailles une pendule lyre en porcelaine bleue dont le cadran était signé par l’horloger Courieult (certainement l’exemplaire illustré dans P. Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 1999, p.41). Mais, c’est surtout l’horloger Kinable, le plus important acheteur de caisses d’horloges de ce type à la manufacture, qui développa le modèle à la fin du règne de Louis XVI ; c’est notamment lui qui signa le cadran d’une rare pendule en porcelaine bleue turquoise qui est illustrée dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Paris, 1997, p.230, fig. A. Enfin, soulignons qu’à notre connaissance, une seule autre horloge lyre en porcelaine à fond vert est connue ; réalisée à la Manufacture de Sèvres, elle appartient aux collections du Musée François Duesberg à Mons (illustrée dans Musée François Duesberg, Arts décoratifs 1775-1825, Bruxelles, 2004, p.25).

    Toutefois, relevons particulièrement que la pendule que nous proposons est unique. En effet, elle fut réalisée dans le premier quart du XIXe siècle, non pas par la Manufacture de porcelaine de Sèvres, mais par la Manufacture de Locré, à cette époque nommée Maison « Pouyat et Russinger », qui fut l’une des plus importantes manufactures parisiennes des premières décennies du XIXe siècle. Installée rue Fontaine-au-Roi, la manufacture est fondée au début des années 1770 par Jean-Baptiste Locré ; quelques années plus tard, Locré s’associe avec Laurent Russinger qui prend la direction de la manufacture jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Vers 1800, le négociant limousin François Pouyat devient l’associé de Russinger et prend en charge la direction de l’entreprise. Jusqu’en 1810, Pouyat développe fortement l’activité, puis, il vend la manufacture à ses trois fils, qui continuent brillamment la production jusqu’à la Restauration. La Manufacture Pouyat et Russinger s’était fait une spécialité dans une production courante de belle qualité, essentiellement composée de pièces de vaisselle et d’ornements ; parallèlement, elle réalisait, très certainement sur commande, quelques pièces luxueuses de très grande qualité, notamment quelques vases à décor en camaïeu ou en grisaille telle une paire de vases ovoïdes, anciennement dans la collection de Michel Bloit, qui est exposée de nos jours au Musée Adrien Dubouché à Limoges (reproduite dans R. de Plinval de Guillebon, Faïence et porcelaine de Paris XVIIIe-XIXe siècles, Editions Faton, Dijon, 1995, p.403, fig.395) et la pendule lyre que nous proposons, qui semble être le seul exemplaire connu réalisé par cette Manufacture sur le modèle des pendules de la Manufacture de porcelaine de Sèvres.

    Dubuisson (1731 - 1815)

    Étienne Gobin, dit Dubuisson, est l’un des meilleurs émailleurs parisiens de la fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème. Vers le milieu des années 1750 il travaille à la manufacture de Sèvres, établissant par la suite son propre atelier. Il est mentionné dans les années 1790 dans la rue de la Huchette et vers 1812, dans la rue de la Calandre. Spécialisé dans les boîtes de montres et cadrans émaillées, il est réputé pour son habileté exceptionnelle et la représentation de détails.



    Manufacture de Locré (1772 - 1824)

    La Manufacture de Locré, en activité de 1772 à 1824, est l’une des plus importantes manufactures parisiennes du dernier tiers du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. Installée rue Fontaine-au-Roi à Paris, la manufacture est fondée au début des années 1770 par Jean-Baptiste Locré ; ce dernier s’associe quelques années plus tard avec Laurent Russinger, porcelainier et sculpteur, qui prend la direction de l’entreprise jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Rapidement, la manufacture se distingue par la qualité exceptionnelle et l’originalité de ses créations et devient l’une des principales concurrentes de la Manufacture royale de Sèvres.



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    Godon  -  Coteau
    François-Louis Godon
    Joseph Coteau (1740-1801)
    Manufacture de Locré (1772-1824)

    Exceptionnelle pendule de cheminée en porcelaine dure de Paris et bronze très finement ciselé ou doré

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    Attribuée à la Manufacture de Locré

    Paris, époque Louis XVI, vers 1785

    Hauteur42.5 Largeur19.5 Profondeur12.8

    Provenance :

    – Probablement la pendule « en porcelaine à quantièmes garnie de bronze doré…» vendue 600 livres par François-Louis Godon à la femme séparée de son confrère horloger Jean-Baptiste-André Furet en décembre 1786.

     

    Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Godon Reloxero de Camara de S.M.C. » et Coteau, indique, en chiffres arabes, les heures, les minutes par tranches de quinze et les quantièmes du mois, par trois aiguilles, dont deux en bronze doré-repercé en entrelacs et une en acier poli-bleui. Le mouvement, dont la platine est gravée « Godon Horloger du Roy et de la Cour d’Espagne 1786 », est renfermé dans un vase en porcelaine dure de Paris à décor polychrome et or sur fond blanc représentant des guirlandes enrubannées à couronne, des bouquets fleuris ou feuillagés, un médaillon à perspective paysagée animée de volatiles et des croisillons centrés de fleurettes ; la base ovalisée à décrochements est finement rehaussée de bouquets ou guirlandes fleuris dans des encadrements feuillagés. L’ensemble est richement orné de bronze très finement ciselé et doré : la lunette est soulignée de frises de canaux, cordelettes ou perles ; l’amortissement est à riche bouquet de branchages de roses ; les côtés sont à prises en forme de termes féminins laurés, coiffés de drapés ou couronnes, retenant des draperies à passementerie et des guirlandes fleuries ou feuillagées ; le piétement est à quatre montants curvilignes, à enfilages de perles et guirlandes fleuries, terminés en sabots caprins et réunis par deux anneaux d’entrejambe centrés d’une quille en carquois à empennages de flèches émergeant d’un bouquet feuillagé. La base est supportée par une plinthe ovalisée à décrochements reposant sur quatre pieds toupies à décor moleté de canaux ou cordelettes.

    Considérée comme le summum du luxe « à la française » de la fin du règne de Louis XVI, cette exceptionnelle pendule de cheminée, qui associe porcelaine dure de Paris et bronze ciselé ou doré, est représentative de la grande horlogerie parisienne de luxe destinée aux grands collectionneurs français et européens.

    A notre connaissance, seules trois autres pendules de modèle identique, avec certaines variantes dans le décor, sont répertoriées aujourd’hui : une première, la porcelaine attribuée à tort à la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, est exposée au Victoria and Albert Museum à Londres (illustrée dans Tardy, La pendule française dans le Monde, Paris, 1994, p.78) ; une deuxième fut léguée en 1928 par Ernest Cognacq et appartient de nos jours aux collections du Musée Cognacq-Jay à Paris ; enfin, une troisième, peut-être celle qui se trouvait anciennement dans la collection du banquier John Pierpont Morgan, est parue dans E. Niehüser, Die französische Bronzeuhr, Eine Typologie der figürlichen Darstellungen, Munich, 1997, p.265, fig.1330.

    François-Louis Godon

    François-Louis Godon fut reçu maître horloger parisien en février 1787, mais avait débuté son activité quelques années auparavant. En effet, associé à son confrère parisien Jean-Baptiste-André Furet dès 1785, Godon est surtout connu pour ses relations privilégiées qu’il entretenait avec les rois d’Espagne Charles III, puis Charles IV. En mars 1786, nommé « Relojero de Camara » (Horloger de la chambre du roi d’Espagne), il devint le fournisseur parisien attitré de la Cour d’Espagne en porcelaines, pendules et bronzes d’ameublement de luxe. De nos jours, nombreuses de ses pendules figurent au Musée des Arts décoratifs de Madrid et dans les collections royales espagnoles.



    Joseph Coteau (1740 - 1801)

    Joseph Coteau est le plus célèbre émailleur de son temps et collabora avec la plupart des grands horlogers parisiens de l’époque. Il était né à Genève, ville dans laquelle il devint maître peintre-émailleur de l’Académie de Saint Luc en 1766 ; puis il vint s’installer à Paris quelques années plus tard. A partir de 1772, jusqu’à la fin de sa vie, il est installé rue Poupée. Coteau laissa notamment son nom à une technique précieuse d’émaux en relief qu’il mit au point avec Parpette destinée au décor de certaines pièces de porcelaine de Sèvres et qu’il utilisa par la suite pour le décor des cadrans des pendules les plus précieuses ; décorés de ce décor si caractéristique, mentionnons notamment : une écuelle couverte et son plateau qui appartiennent aux collections du Musée national de la Céramique à Sèvres (Inv. SCC2011-4-2) ; ainsi qu’une paire de vases dits « cannelés à guirlandes » conservée au Musée du Louvre à Paris (parue dans le catalogue de l’exposition Un défi au goût, 50 ans de création à la manufacture royale de Sèvres (1740-1793), Musée du Louvre, Paris, 1997, p.108, catalogue n°61) ; et une aiguière et sa cuvette dites « de la toilette de la comtesse du Nord » exposées au Palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg (reproduites dans M. Brunet et T. Préaud, Sèvres, Des origines à nos jours, Office du Livre, Fribourg, 1978, p.207, fig.250). Enfin, soulignons, qu’une pendule lyre de l’horloger Courieult en porcelaine bleue de Sèvres, le cadran signé « Coteau » et daté « 1785 », est conservée au Musée national du château de Versailles ; elle semble correspondre à l’exemplaire inventorié en 1787 dans les appartements de Louis XVI au château de Versailles (illustrée dans Y. Gay et A. Lemaire, « Les pendules lyre », in Bulletin de l’Association nationale des collectionneurs et amateurs d’Horlogerie ancienne, automne 1993, n°68, p.32C).



    Manufacture de Locré (1772 - 1824)

    La Manufacture de Locré, en activité de 1772 à 1824, est l’une des plus importantes manufactures parisiennes du dernier tiers du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. Installée rue Fontaine-au-Roi à Paris, la manufacture est fondée au début des années 1770 par Jean-Baptiste Locré ; ce dernier s’associe quelques années plus tard avec Laurent Russinger, porcelainier et sculpteur, qui prend la direction de l’entreprise jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Rapidement, la manufacture se distingue par la qualité exceptionnelle et l’originalité de ses créations et devient l’une des principales concurrentes de la Manufacture royale de Sèvres.



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    Manufacture de Niderviller
    Manufacture de Niderviller

    Rare garniture de cheminée en porcelaine, biscuit ou bronze, composée d’une pendule et d’une paire de vases d’ornements

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    Fabrique de Niderviller, dite du comte de Custine

    Lorraine, époque Louis XVI, vers 1785

    Pendule :
    Hauteur37.5 Largeur20
    Vases :
    Hauteur27

    La pendule-vase est à deux cercles tournants superposés à deux rangs de cartouches émaillés blancs qui portent la signature « Arnould à Nanci » : signature de l’horloger nancéien Nicolas Arnould ; ils indiquent les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par un dard en acier bleui. Le mouvement est renfermé dans un superbe vase balustre en porcelaine dure polychrome en forme d’urne « à l’antique » à fond bleu rehaussé de guirlandes feuillagées or ; sur chaque face, est un médaillon ovalisé représentant un paysage lacustre dans le goût de Claude Gelée, dit Le Lorrain. Les anses sont formées par des têtes féminines en biscuit couronnées de fleurs ; sur la panse, retombent des guirlandes fleuries et feuillagées ; le couvercle est souligné de feuilles d’acanthe et se termine en graine ou pomme de pin ; le culot est décoré de fins godrons partiellement dorés ; le piédouche évasé est à cannelures et frise feuillagée ; enfin, l’ensemble de l’horloge repose sur une base quadrangulaire peinte à l’imitation du marbre fleur de pêcher. Les vases d’ornements qui complètent la pendule pour former garniture adoptent une forme balustre et présentent un décor identique à celui de la pendule.

    Cette exceptionnelle garniture de cheminée se distingue de la plupart des rares autres modèles connus ; en effet, chose rarissime, la pendule qui la compose a conservé ses vases latéraux. Ainsi, de nos jours parmi les rares pendules similaires répertoriées, toutefois désormais dépourvues de leurs vases de côtés, citons : un premier exemplaire qui est reproduit dans G. et A. Wannenes, Les plus belles pendules françaises, de Louis XIV à l’Empire, Polistampa, Florence, 2013, p.248 ; un deuxième à fond blanc, signé « Garrigues à Marseille », se trouvait anciennement dans les collections Hudelot et Le Tallec (paru dans Tardy, Les plus belles pendules françaises, La pendule française dans le Monde, Paris, 1994, p.93 ; voir également P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.301) ; un troisième est reproduit dans P. Heuer et K. Maurice, European Pendulum Clocks, Decorative Instruments of Measuring Time, Munich, 1988, p.44, fig.64 ; et un quatrième appartient aux collections du Musée Sandelin à Saint-Omer (illustré dans A. Lemaire et M. Gay, « Les pendules à cercles tournants », dans Bulletin de l’Association nationale des collectionneurs et amateurs d’Horlogerie ancienne, printemps 1994, n°69, p.20, fig.26).

    Enfin, mentionnons particulièrement qu’une garniture de cheminée quasiment identique à celle que nous proposons, composée d’une pendule réalisée par Nicolas Arnould père à Nancy associée à sa paire de vases d’ornements, est exposée au Musée Nissim de Camondo à Paris (voir B. Rondot et X. Salmon, Musée Nissim de Camondo, Catalogue des collections, RMN, Paris, 1998, p.22, catalogue n°100).

    Manufacture de Niderviller

    Au départ est une faïencerie créée en 1735. Le 4 septembre 1748, Jean-Louis Beyerlé, alors directeur de la monnaie de Strasbourg, rachète la fabrique pour 90.000 livres. Il développe rapidement la production en embauchant notamment François-Antoine Anstett formé à la Manufacture de Meissen. Un peu plus de deux décennies plus tard, Jean-Louis Beyerlé, alors en infraction vis-à-vis du privilège royal de production de porcelaine dure réservé exclusivement à la Manufacture royale de Sèvres, vend la fabrique à Adam-Philippe comte de Custine qui diversifie la production en rachetant notamment une grande partie des moules de Paul-Louis Cyfflé et en accueillant le très prometteur sculpteur Charles-Gabriel Sauvage, dit Lemire (1741-1827). Avec les troubles révolutionnaires, le comte de Custine est condamné et la fabrique de Niderviller est confisquée et devient Bien de la Nation.



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    Vaillant  -  Dubuisson  -  Daguerre
    Jacques-François Vaillant (?-1786)
    Dubuisson (1731-1815)
    Dominique Daguerre

    Rare pendule à vase « à étoiles » en porcelaine de Sèvres et bronze finement ciselé et doré à l’or mat et à l’or bruni

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    Le cadran émaillé signé par Dubuisson

    Certainement réalisée sous la direction de Dominique Daguerre

    Paris, époque Louis XVI, vers 1780-1785

    Hauteur55.5 Largeur33 Profondeur13

    Le cadran circulaire émaillé blanc, rehaussé de cartouches polychromes peints à décor des signes du zodiaque, est signé « Vaillant » ; il indique les heures en chiffres romains, les minutes par tranches de dix en chiffres arabes, les quantièmes du mois et le calendrier annuel, par quatre aiguilles, dont deux repercées en bronze doré et deux en acier poli ; le mouvement est renfermé dans une borne à guirlandes en chutes retenues par des pastilles, guirlandes d’olivier enrubannées et médaillons à étoiles se détachant sur des motifs rayonnants ; cette borne est soulignée dans sa partie basse par une frise feuillagée et est surmontée d’un entablement à frise de canaux retenu par deux amours ailés légèrement drapés. La terrasse supérieure, à fond partiellement amati, est ornée de deux bouquets fleuris et feuillagés posés sur les côtés d’un cercle renfermant le pied d’un superbe vase en porcelaine de Sèvres à fond vert rehaussé de motifs blancs et dorés à décor d’un tore de laurier enrubanné, frise géométrique à losanges centrés de rosaces et couvercle à médaillons partiellement ajourés centrés d’étoiles sur des fonds rayonnants ; le culot est à larges feuilles et le piédouche à cannelures ; le couvercle se termine par une graine et les anses sont formées de bustes de femme soulignés d’enroulements, le tout en bronze finement ciselé et doré. L’ensemble repose sur une base contournée à doucine richement agrémentée de courses de guirlandes fleuries enrubannées retenues par des pastilles ; enfin, six pieds également finement ciselés de feuillages supportent l’horloge.

    Associant porcelaine de la Manufacture royale de Sèvres et figures d’enfants en bronze doré, cette pendule peut être considérée comme l’une des pièces les plus luxueuses de la grande horlogerie parisienne du dernier quart du XVIIIe siècle. Parmi les rares horloges connues de la même période réalisées dans le même esprit, citons particulièrement : un premier modèle, faisant partie d’une garniture, qui est exposé au Palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg (illustré dans A. Kuchumov, Pavlovsk, Palace & Park, Aurora Art Publishers, Leningrad, 1975, p.104) ; ainsi qu’un deuxième, la base en bronze doré signée « Osmond », qui provient des collections du baron Edmond de Rothschild et est conservé au Musée du Louvre à Paris (paru dans D. Alcouffe, A. Dion-Tenenbaum et G. Mabille, Les bronzes d’ameublement du Louvre, Editions Faton, Dijon, 2004, p.132-133, catalogue n°61) ; enfin, un dernier, provenant de la collection du prince Anatole Demidoff à Florence, est reproduit dans P. Hughes, The Wallace Collection, Catalogue of Furniture, I, Londres, 1996, p.513.

    Relevons surtout que l’horloge que nous proposons décline un modèle nettement moins abouti réalisé entièrement en bronze doré et, donc, dépourvu de vase en porcelaine de Sèvres ; de ce type particulier, nous pouvons mentionner : un premier exemplaire, en bronze doré et marbre blanc, qui provient des anciennes collections impériales russes (voir P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age à nos jours, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.240) ; ainsi qu’un second, le cadran signé « Guydamour à Paris », qui est conservé à la Frick Collection à New York (reproduit dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Band I, Munich, 1986, p.280, fig.4.13.2). Cette spécificité du modèle présenté est certainement révélatrice de l’intervention du marchand-mercier Dominique Daguerre qui possédait le quasi-monopole des commandes à la Manufacture royale de Sèvres et faisait travailler à cette époque les trois meilleurs bronziers et ciseleurs-doreurs parisiens : Pierre-Philippe Thomire, François Rémond et Pierre Gouthière, dont l’un est vraisemblablement l’auteur de la caisse en bronze qui renferme le mouvement de l’horloger Jacques-François Vaillant et dont le cadran a été émaillé par Joseph Coteau, le plus célèbre émailleur du temps.

    Jacques-François Vaillant (? - 1786)

    Jacques-François Vaillant figure parmi les plus importants horlogers parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Après son accession à la maîtrise, le 7 septembre 1750, il installe son atelier Quai des Augustins, au coin de la rue de Hurepoix, et connaît rapidement une grande notoriété auprès des grands amateurs parisiens d’horlogerie de luxe. Dans les premières années du XIXe siècle, certaines de ses pendules sont mentionnées dans les inventaires après décès de Charles-Marie-Philippe Huchet de la Bédoyère, Charles Jean-François Malon de Bercy, Charles-Eugène de Montesquiou-Fezensac et Jérôme-Joseph-Marie-Honoré Grimaldi prince de Monaco.



    Dubuisson (1731 - 1815)

    Étienne Gobin, dit Dubuisson, est l’un des meilleurs émailleurs parisiens de la fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème. Vers le milieu des années 1750 il travaille à la manufacture de Sèvres, établissant par la suite son propre atelier. Il est mentionné dans les années 1790 dans la rue de la Huchette et vers 1812, dans la rue de la Calandre. Spécialisé dans les boîtes de montres et cadrans émaillées, il est réputé pour son habileté exceptionnelle et la représentation de détails.



    Dominique Daguerre

    Dominique Daguerre est le plus important marchand-mercier, comprenez marchand d’objets de luxe, du dernier quart du XVIIIe siècle. Ses débuts de carrière restent relativement méconnus et l’on peut considérer qu’il démarre véritablement son activité à partir de 1772, année de son association avec Philippe-Simon Poirier (1720-1785), autre marchand-mercier célèbre et inventeur des pièces d’ébénisterie agrémentées de plaques de porcelaine de la Manufacture royale de Sèvres. Lorsque Poirier se retire des affaires, vers 1777-1778, Daguerre prend la direction du magasin rue du Faubourg Saint-Honoré et garde la raison sociale « La Couronne d’Or ». Conservant la clientèle de son prédécesseur, il développe considérablement l’activité en quelques années et joue un rôle de premier plan dans le renouveau des arts décoratifs parisiens de l’époque en faisant travailler les meilleurs ébénistes du temps, particulièrement Adam Weisweiler, Martin Carlin et Claude-Charles Saunier, le menuisier du Garde-Meuble de la Couronne, Georges Jacob, les bronziers ou ciseleurs-doreurs Pierre-Philippe Thomire et François Rémond et les horlogers Renacle-Nicolas Sotiau et Robert Robin. Ayant porté le luxe « à la française » à son summum, Daguerre, visionnaire et homme d’affaires hors du commun, s’installe en Angleterre vers le début des années 1780 et s’associe avec Martin-Eloi Lignereux, qui reste en charge du magasin parisien. A Londres, patronné par le prince Régent, futur roi George IV, Daguerre participe activement à l’aménagement et à la décoration de Carlton House et du Pavillon de Brighton, en faisant fonctionner à merveille son réseau d’artisans parisiens important de Paris la plupart des meubles, sièges, cheminées, bronzes d’ameublement et objets d’art et facturant, uniquement pour l’année 1787, plus de 14500£ de fournitures. Impressionnés par le talent du marchand, quelques grands aristocrates anglais font également appel à ses services, particulièrement le Comte Spencer pour Althorp où Daguerre collabore avec l’architecte Henry Holland (1745-1806). A Paris, il continue, par l’intermédiaire de son associé Lignereux, à travailler pour les grands amateurs et livre de superbes pièces d’ébénisterie au Garde-Meuble de la Couronne. Probablement très affecté par les troubles révolutionnaires et la disparition de nombreux de ses clients les plus importants, il se retire définitivement des affaires en 1793.



    Manufacture du duc d’Angoulême

    Rare pendule de cheminée en biscuit ou porcelaine de Paris et bronze très finement ciselé et doré à l’or mat et à l’or bruni

    « L’Amour décochant son trait »

    Pendule_218-05_HD_WEB

    Manufacture Dihl et Guérhard dite Manufacture du duc d’Angoulême

    Paris, fin de l’époque Louis XVI, vers 1790

    Hauteur50 Largeur31.5 Profondeur18.8

    Le cadran circulaire émaillé blanc indique les heures et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aiguilles en bronze repercé et doré ; le mouvement, sonnant les heures et les demi-heures, est renfermé dans une superbe caisse en bronze très finement ciselé et doré et porcelaine ou biscuit de Paris. L’amortissement est orné d’une figure allégorique sur terrasse à pans coupés représentant Cupidon devant des nuées, un genou à terre et son carquois à empennage de flèches posé à ses pieds ; il est sur le point de décocher une flèche. Le groupe repose sur une borne architecturée soulignée de frises de canaux, à angles en ressaut et montants fuselés soulignés de piastres, de guirlandes de feuilles et graines de laurier, et terminés en pattes de lion. La borne repose sur une base quadrangulaire, à réserves ceinturées de frises de perles, supportée par quatre pieds boules émergeant de bouquets à feuillages et graines. L’horloge est richement décorée de motifs peints en camaïeu de gris se détachant sur des fonds ou dans des encadrements jaunes à décor d’écoinçons à rosaces, frises perlées, panneaux à encadrements feuillagés à trophées d’armes ou de musique et lambrequins supportant des vases fleuris et des volatiles ; les trois faces sont à frises de courses de rinceaux fleuris et feuillagés, celle en façade est centrée d’une coquille inscrite : « Mre de Guerhard et Dihl a Paris ».

    Cette superbe pendule illustre l’exceptionnelle inventivité des horlogers parisiens des dernières décennies du XVIIIe siècle qui parvinrent à créer des œuvres d’une originalité et d’une qualité sans égale en associant les matériaux les plus luxueux et les plus précieux. Le traitement sculptural du modelé du Cupidon, ainsi que le raffinement et l’élégance du décor peint, enfin, la qualité exceptionnelle de la dorure et de la ciselure des bronzes, sont révélateurs de la perfection esthétique et technique atteinte par les grands artisans parisiens de la fin du règne de Louis XVI. Elle fut réalisée par la célèbre Manufacture dite « du duc d’Angoulême » ; car patronnée dès 1781 par ce grand aristocrate qui confia par la suite la direction à deux groupes d’associés : Christophe Erasmus Dihl et les époux Guérhard, qui firent de cette entreprise la principale rivale de la Manufacture de Sèvres dans les dernières années du XVIIIe siècle et sous le règne de Napoléon. Dès la chute de la monarchie, la manufacture créa de nouveaux modèles, notamment des groupes ou figures non émaillés, particulièrement appréciaient lorsque montés en « grandes pendules en beau biscuit » (Dictionnaire universel de la géographie commerçante, Tome V, p.325 ; cité dans R. de Plinval de Guillebon, Les biscuits de porcelaine de Paris XVIIIe-XIXe siècles, Editions Faton, Dijon, 2012, p.199).

    L’horloge que nous proposons se distingue par l’extrême rareté de sa composition. Ainsi parmi les rares exemplaires identiques répertoriés, mentionnons particulièrement : un premier modèle, le cadran signé « Jacob à Paris », qui a été proposé aux enchères à Paris, Me Couturier-Nicolay, le 26 avril 1989, lot 48 (illustré dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age à nos jours, Paris, 1997, p.341, fig. A) ; ainsi qu’un second, anciennement dans la collection de Berthe Fontana, qui a été vendu à Paris, Hôtel Drouot, Me Lair-Dubreuil, le 15 mars 1922, lot 56.

    Sotiau  -  Daguerre  -  Sèvres
    Renacle-Nicolas Sotiau (1749-1791)
    Dominique Daguerre
    Manufacture Royale de Sèvres

    Exceptionnelle pendule de cheminée en bronze finement ciselé et doré et plaques de porcelaine de Sèvres

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    Le cadran émaillé par Georges-Adrien Merlet

    Sous la supervision du marchand-mercier Dominique Daguerre

    Manufacture royale de Sèvres et Paris, époque Louis XVI, 1782

    Hauteur62.5 Largeur48 Profondeur16.5

    Provenance :

    – Probablement livrée vers 1785 par Dominique Daguerre au duc de Saxe-Teschen.

    – Ancienne collection Cécile de Rothschild, Paris.

     

    Le cadran circulaire émaillé, signé « Sotiau à Paris », indique les heures en chiffres romains, les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes, les quantièmes du mois et les jours de la semaine, par quatre aiguilles, dont deux repercées en bronze doré et deux en acier poli ; il porte au revers la marque « G. Merlet », signature de Georges-Adrien Merlet, l’un des meilleurs émailleurs parisiens de l’époque, confrère et concurrent de Joseph Coteau et d’Etienne Gobin, dit Dubuisson. Le mouvement s’inscrit dans une superbe caisse architecturée en forme de borne antique entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré : l’amortissement est orné de deux amours ailés assis sur des nuées, l’un tenant une flèche dans sa main gauche, qui soutiennent un médaillon bordé d’une frise d’enfilage de perles et souligné de guirlandes de roses s’épanouissant sur la corniche ; l’entablement, à frises d’oves et de canaux, est supporté par une borne à chutes fleuries et feuillagées, flanquée de quatre colonnettes doriques cannelées à bases et chapiteaux moulurés, reposant sur une terrasse à réserves à canaux et points rythmée en façade d’un ressaut à doucine ciselée de feuilles d’acanthe et de fleurettes alternées ; l’ensemble repose sur une base quadrangulaire, à avant-corps, ceinturée de tigettes en métal bleui dans des jeux d’enroulements de rubans et ornée de pieds « toupies » ouvragés de feuilles d’acanthe.

    La pendule est décorée de onze plaques de porcelaine à encadrement bleu céleste de la Manufacture royale de Sèvres. Le médaillon de l’amortissement est centré d’une plaque ovalisée figurant un amour ailé assis sur un nuage qui tient une longue-vue et un rouleau sur lequel est inscrit : « Observations sur l’Usage des Barom(ètres) » ; sous le cadran une deuxième plaque rectangulaire, curviligne dans sa partie haute, représente un putti, assis sur un nuage et ceint d’une draperie de couleur parme, occupé à prendre des mesures avec un compas sur un cadran solaire, sur son côté droit est un ouvrage intitulé « Gnomonique ou l’Art de faire des Cadrans » ; ces deux plaques portent au revers les indications de la Manufacture de Sèvres : la lettre date « EE » pour 1782, la marque « 2000 » signature du doreur Henry-François Vincent père et la lettre « » du peintre de figures Charles-Nicolas Dodin (1734-1803). La base est centrée d’une plaque rectangulaire, à courses de roses alternées de fleurettes, centrée d’un médaillon figurant un paysage en perspective animé d’un coq, d’une poule et de leurs poussins picorant ; elle porte au revers les marques de la Manufacture de Sèvres : la lettre date « EE » pour 1782, la marque « cp » du peintre d’oiseaux Antoine-Joseph Chappuis l’aîné, une fleur de lys pour le peintre de fleurs Vincent Taillandier et la signature du doreur Michel-Barnabé Chauvaux père. La borne comporte quatre plaques rectangulaires à motifs de chutes fleuries et feuillagées entrelacées de rubans et la base est décorée de quatre plaques à frises de roses alternées de fleurettes, également réalisées en porcelaine de Sèvres.

    La seconde moitié du XVIIIe siècle français est une période exceptionnelle dans le domaine de la création artistique ; les meilleurs peintres, sculpteurs, architectes, horlogers, ébénistes, menuisiers, bronziers…sont patronnés par de puissants mécènes qui n’hésitent pas à financer leurs réalisations, parfois à hauteur de plusieurs dizaines de milliers de livres, sommes colossales. Dans le domaine particulier des arts décoratifs, nous assistons à une effervescence hors du commun qui découle très certainement du renouveau total des schémas et des motifs ornementaux qui font suite aux découvertes des cités romaines dans la région de Naples et qui engendreront un nouveau style : le Néoclassicisme, lui-même héritier du Classicisme du règne de Louis XIV. Une catégorie bien spécifique d’objets d’art sera particulièrement à l’honneur au cours de cette période : les bronzes d’ameublement, et, à l’intérieur de celle-ci, les pendules qui connaîtront une période de création sans précédent. L’intégration de porcelaine dans leur décor s’inscrit dans la lignée des réalisations du règne de Louis XV dans lesquelles figures, animaux et fleurettes en porcelaine de Meissen ou de Vincennes-Sèvres, participaient à leur ornementation. Sous Louis XVI, l’on assiste à l’invention d’un nouveau type d’horloges particulièrement luxueux : les pendules agrémentées de plaques de porcelaine polychrome réalisées à la Manufacture royale de Sèvres. Au début de la période, le marchand Simon-Philippe Poirier, qui possédait le monopole des commandes auprès de la manufacture, se distingue particulièrement par son inventivité, puis, à partir de 1777, c’est son associé et successeur, Dominique Daguerre, qui conserve le monopole des commandes et qui sera à l’origine de la création du modèle de la pendule que nous proposons, uniquement déclinée en trois exemplaires tous commandés par de grands collectionneurs européens. Pour parvenir à cette création, Daguerre fit intervenir les meilleurs artisans du moment : l’émailleur Georges-Adrien Merlet et l’horloger Renacle-Nicolas Sotiau ; concernant la caisse en bronze doré, nous pouvons l’attribuer soit à François Rémond (vers 1747-1812), soit à Pierre-Philippe Thomire (1751-1843), deux des plus importants bronziers parisiens du temps avec lesquels Daguerre collabora en exclusivité ; cette attribution nous a été aimablement confirmée oralement par Monsieur Christian Baulez, conservateur honoraire du Château de Versailles.

    À ce jour, seules deux autres pendules de composition identique, avec quelques infimes variantes, sont répertoriées et leur provenance respective est attachée à de grandes personnalités européennes. La première, également datée 1782 et signée Sotiau, provient de la collection J. Pierpont Morgan et appartient aux collections de la Huntington Collection à San Marino en Californie ; son médaillon sommital renferme le portrait de l’archiduc Maximilien de Habsbourg, dernier électeur et archevêque de Cologne (illustrée dans Robert R. Wark, French Decorative Art in the Huntington Collection, San Marino, 1961, p.97, fig.85) ; son historique a récemment été découvert ; elle fut exécutée pour le prince Maximilien de Habsbourg (1756-1801), frère de la reine Marie-Antoinette, qui l’offrit vers 1785 au prince Wenceslas de Saxe (1739-1812) (voir S. Bennett et C. Sargentson, French Art of the Eighteenth Century at the Huntington, 2008, p.149-151, catalogue n°48).

    La seconde, signée par l’horloger Louis Montjoye et datée 1782, est exposée au Rijksmuseum d’Amsterdam (parue dans P. Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 1999, p.37, fig.28) ; vendue en 1932 par le gouvernement soviétique, elle avait été acquise à Paris en 1782 par le futur Tsar Paul Ier et son épouse Marie Féodorovna, qui voyageaient en Europe à cette époque sous les patronymes de comte et comtesse du Nord ; sur un cliché du début du XXe  siècle, la pendule apparaît sur le manteau de la cheminée de la chambre à coucher de Marie Féodorovna au Palais de Pavlovsk (voir A. Darr, The Dodge Collection : Eighteenth-Century French and English Art in the Detroit Institute of Arts, 1996, p.17).

    La pendule que nous proposons a également probablement une provenance historique exceptionnelle. En effet, sa composition originale reprend directement un dessin anonyme, provenant de la collection Esmerian, qui est conservé au Metropolitan Museum of Art (voir R. Baarsen, Paris 1650-1900 Decorative Arts in the Rijksmuseum, New Haven, 2013, p.428, fig.103). Ce dessin ne doit pas être considéré comme un projet préparatoire en vue de la création de l’horloge, mais certainement comme une planche de présentation envoyée par Daguerre au duc de Saxe-Teschen, qui faisait ainsi découvrir à cet important collectionneur les pièces disponibles à la vente dans son magasin parisien. Cette hypothèse semble être confirmée par la connaissance de plusieurs planches qui auraient le même dessein et sur lesquelles sont représentés des vases en porcelaine montés en bronze doré qui faisait partie, selon F.J.B. Watson, de l’album ou catalogue d’objets envoyé par Daguerre au duc de Saxe-Teschen et à son épouse.

    De cet album est notamment connu un exceptionnel vase en porcelaine céladon à monture de bronze doré qui a fait partie de la collection Qizilbash (Vente Christie’s, Paris, le 19 décembre 2007, lot 803). Relevons également qu’à cette époque, le duc et la duchesse de Saxe-Teschen faisaient construire, dans le plus pur esprit classique et sur les plans de l’architecte Charles de Wailly, le château de Laeken, près de Bruxelles, qu’ils désiraient meubler et décorer à la dernière mode parisienne. Dès 1786, après une visite à Laeken un contemporain relevait le luxe exceptionnel de la résidence : « Il y avait un nombre infini de bronzes excellents, comme aussi en pendules de tout genre, en fauteuils riches et somptueux, en chenets…C’est le palais le plus riche, le mieux meublé de ceux qui existent dans les pays circonvoisins » ; nul doute que l’extraordinaire raffinement de la pendule que nous proposons convienne parfaitement à la description enthousiaste de cet amateur du XVIIIe siècle, totalement émerveillé par le luxe hors-du-commun de Laeken.

    Albert de Saxe-Teschen (1738-1822)

    Le plus jeune fils d’Auguste III de Pologne, prince-électeur de Saxe et roi de Pologne, il est élevé à Dresde. En 1766 il épouse l’archiduchesse Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine (1742-1798), sœur aînée de la reine Marie-Antoinette, et reçoit par ce mariage une fortune considérable qui va lui permettre de constituer une collection exceptionnelle d’œuvres d’art, de dessins et de tableaux, qui, selon le duc, « soit au service d’une cause plus noble que les autres collections et qui sache flatter les yeux, tout en développant l’esprit ». Sur les conseils avisés du comte Durazzo (1717-1794), ambassadeur d’Autriche à Venise, le duc débute sa collection à un rythme effréné faisant l’acquisition sur deux années de plus de trente-mille pièces auprès de son émissaire italien. Après leur Grand Tour en Italie en 1775-1776, le duc et son épouse voyage à Paris vers le milieu des années 1780 sous les noms d’emprunt de comte et comtesse de Bely. La correspondance de Marie-Antoinette nous apprend que c’est au cours de ce séjour qu’ils visitent la boutique du marchand-mercier Dominique Daguerre.

    Renacle-Nicolas Sotiau (1749 - 1791)

    Il doit être considéré comme le principal et le plus talentueux représentant de l’horlogerie de luxe parisienne pendant la décennie qui précède la fin de l’Ancien Régime. Après son accession à la maîtrise, le 24 juin 1782, il installe son atelier rue Saint-Honoré et rencontre immédiatement un immense succès auprès des grands amateurs de l’époque. Par l’intermédiaire des principaux marchands-merciers de la capitale, particulièrement François Darnault et Dominique Daguerre, il conçoit des mouvements de pendules, chefs-d’œuvre d’élégance, de perfectionnement et de raffinement, pour les plus grands collectionneurs. A l’instar des meilleurs horlogers parisiens, Sotiau s’entoure des plus habiles artisans afin de réaliser les caisses de ses pendules en travaillant particulièrement avec les bronziers Pierre-Philippe Thomire et François Rémond. Cette sélection tendant vers l’excellence lui permet notamment de porter le titre très convoité d’« Horloger de Monseigneur le Dauphin », fils aîné de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Ses œuvres se retrouvent fréquemment mentionnées lors des inventaires après décès ou au moment des dispersions aux enchères des collections des grandes personnalités du temps ; c’est ainsi que des pendules de Sotiau sont aussi bien décrites chez de grands financiers, notamment chez le richissime banquier de la Cour Jean-Joseph de Laborde, que chez de hauts membres du Clergé, tel François-Camille prince de Lorraine, et chez de grands aristocrates, tels Louis-Antoine-Auguste de Rohan-Chabot duc de Chabot, Charles-Just de Beauvau prince de Craon et Albert-Paul de Mesmes comte d’Avaux. Parallèlement à cette clientèle privée, l’horloger crée également de somptueuses pendules pour le prince Régent d’Angleterre, futur roi George IV, ainsi que pour Mesdames de France, tantes de Louis XVI, et pour la reine Marie-Antoinette. De nos jours, les plus grandes collections internationales conservent des pendules de Sotiau, mentionnons particulièrement celles qui sont exposées à la Walters Art Gallery de Baltimore, à la Frick Collection à New York, dans la collection Huntington à San Marino et au Musée national du Château de Versailles, ainsi que celles qui appartiennent aux collections royales espagnoles et anglaises.



    Dominique Daguerre

    Dominique Daguerre est le plus important marchand-mercier, comprenez marchand d’objets de luxe, du dernier quart du XVIIIe siècle. Ses débuts de carrière restent relativement méconnus et l’on peut considérer qu’il démarre véritablement son activité à partir de 1772, année de son association avec Philippe-Simon Poirier (1720-1785), autre marchand-mercier célèbre et inventeur des pièces d’ébénisterie agrémentées de plaques de porcelaine de la Manufacture royale de Sèvres. Lorsque Poirier se retire des affaires, vers 1777-1778, Daguerre prend la direction du magasin rue du Faubourg Saint-Honoré et garde la raison sociale « La Couronne d’Or ». Conservant la clientèle de son prédécesseur, il développe considérablement l’activité en quelques années et joue un rôle de premier plan dans le renouveau des arts décoratifs parisiens de l’époque en faisant travailler les meilleurs ébénistes du temps, particulièrement Adam Weisweiler, Martin Carlin et Claude-Charles Saunier, le menuisier du Garde-Meuble de la Couronne, Georges Jacob, les bronziers ou ciseleurs-doreurs Pierre-Philippe Thomire et François Rémond et les horlogers Renacle-Nicolas Sotiau et Robert Robin. Ayant porté le luxe « à la française » à son summum, Daguerre, visionnaire et homme d’affaires hors du commun, s’installe en Angleterre vers le début des années 1780 et s’associe avec Martin-Eloi Lignereux, qui reste en charge du magasin parisien. A Londres, patronné par le prince Régent, futur roi George IV, Daguerre participe activement à l’aménagement et à la décoration de Carlton House et du Pavillon de Brighton, en faisant fonctionner à merveille son réseau d’artisans parisiens important de Paris la plupart des meubles, sièges, cheminées, bronzes d’ameublement et objets d’art et facturant, uniquement pour l’année 1787, plus de 14500£ de fournitures. Impressionnés par le talent du marchand, quelques grands aristocrates anglais font également appel à ses services, particulièrement le Comte Spencer pour Althorp où Daguerre collabore avec l’architecte Henry Holland (1745-1806). A Paris, il continue, par l’intermédiaire de son associé Lignereux, à travailler pour les grands amateurs et livre de superbes pièces d’ébénisterie au Garde-Meuble de la Couronne. Probablement très affecté par les troubles révolutionnaires et la disparition de nombreux de ses clients les plus importants, il se retire définitivement des affaires en 1793.



    Manufacture Royale de Sèvres

    Patronnée par Louis XV et la marquise de Pompadour, la Manufacture de Vincennes voit le jour en 1740 pour concurrencer les créations de la Manufacture de Meissen, se positionnant ainsi comme sa principale rivale européenne, et sera transférée à Sèvres en 1756, devenant la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres. De nos jours toujours en activité, elle connaîtra tout au long de son histoire d’exceptionnelles périodes de création en faisant appel aux meilleurs artistes et artisans français et européens. Rattachée aux souverains et aux empereurs, elle sera la vitrine du savoir-faire français et la plupart des créations sorties de ses ateliers seront destinées à être offertes en cadeaux diplomatiques ou à participer au décor et au faste des nombreux châteaux et palais royaux et impériaux des XVIIIe et XIXe siècles.



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