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Lepaute  -  Thomire

Rare régulateur de bureau à équation du temps et remontoir d’égalité en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat

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Le cadran signé « Lepaute à Paris/Horloger de l’Empereur » pour l’horloger Jean-Joseph Lepaute

Dans une caisse attribuée à Pierre-Philippe Thomire

Paris, époque Empire, vers 1810

La platine arrière signée : « Lepaute et Fils à Paris/Invenit n°6 »

Hauteur44,5 cm Largeur24,5 cm Profondeur18 cm

Provenance :

De tradition familiale ce régulateur a été conservé par les descendants de Jean-Joseph Lepaute jusqu’à nos jours.

 

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Lepaute à Paris Hr de l’Empereur », indique les heures en chiffres romains et les graduations des minutes par deux aiguilles œil-de-perdrix en laiton repercé dites « Breguet », il bat les secondes par une trotteuse centrale en acier poli-bleui et indique également l’équation du temps marquant la différence entre le temps vrai, solaire, et le temps moyen, terrestre, par un système d’aiguille suiveuse agrémentée d’un soleil. Le mouvement, dont la platine est signée « Lepaute et fils à Paris/Invenit n°6 », est à suspension à couteau, échappement à chevilles et remontoir d’égalité ; il supporte son balancier bimétallique compensé à lentille permettant le réglage avance/retard et est renfermé dans une superbe caisse néoclassique en forme de borne à panneaux vitrés entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat. La lunette à frises moletées est encadrée dans sa partie haute d’écoinçons à acanthes et branchages d’olivier et soulignée dans sa partie basse d’une draperie à franges agrémentée d’une course feuillagée ; les encadrements sont rehaussés de réserves en bandes amaties. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire à cavet, elle-même supportée par quatre pieds rectangulaires en léger ressaut.

Ce type d’horloges, dit « régulateur de bureau », peut être considéré comme l’un des modèles les plus aboutis de la grande horlogerie parisienne de luxe des dernières années du XVIIIe siècle et des premières années du siècle suivant. Sa composition volontairement épurée découle de la volonté de l’horloger de mettre en valeur la beauté et la simplicité du cadran et du mécanisme. La qualité exceptionnelle de la ciselure et de la dorure de sa caisse architecturée nous permet de la rattacher à l’œuvre de Pierre-Philippe Thomire, le plus important bronzier parisien de son époque. Enfin, relevons que parmi les rares modèles connus réalisés dans le même esprit, avec notamment des variantes dans le traitement de la corniche et du décor, nous pouvons citer particulièrement : un premier exemplaire, livré en 1810 par Lepaute oncle et neveu pour le palais de Fontainebleau et toujours conservé dans ce même château (voir J-P. Samoyault, Musée national du château de Fontainebleau, Catalogue des collections de mobilier, 1-Pendules et bronzes d’ameublement entrés sous le Premier Empire, RMN, Paris, 1989, p.67, catalogue n°29) ; ainsi qu’un deuxième qui est conservé dans les appartements de Napoléon Ier au Grand Trianon (illustré dans Tardy, La pendule française, 2ème Partie : Du Louis XVI à nos jours, Paris, 1974, p.325) ; enfin, mentionnons une dernière pendule de ce type, livrée en 1808 par les Lepaute pour le château de Saint-Cloud, qui appartient aux collections du Mobilier national à Paris (reproduite dans M-F. Dupuy-Baylet, Pendules du Mobilier national 1800-1870, Editions Faton, Dijon, 2006, p.93, catalogue n°37).

Jean-Joseph Lepaute (1768 - ?)

Né à Bièvres dans les Ardennes en 1768, Jean-Joseph Lepaute, dit Collignon, appartient à l’un des dynasties d’horlogers parisiens les plus brillantes du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. Neveu de Pierre-Basile Lepaute, dit Sully-Lepaute, il s’associe avec son oncle sous la raison sociale « Lepaute Oncle & Neveu » de 1798 à 1811, période au cours de laquelle ils remportent notamment une brillante médaille d’argent à l’Exposition des Produits de l’Industrie de 1806. A partir de 1811, Jean-Joseph fonde sa propre maison sous le nom « Lepaute neveu à Paris », installe son atelier Place du Palais Royal et reçoit le titre honorifique d’Horloger du Roi de Rome, fils de Napoléon. En 1813, il réalise une horloge pour le Palais de Fontainebleau, puis livre d’autres réalisations pour les châteaux de Saint-Cloud et de Compiègne. Après la chute de l’Empereur, il continue à recevoir d’importantes commandes publiques et est mentionné rue de Richelieu en 1820, puis rue Saint-Honoré l’année suivante. Ayant perdu prématurément son fils, il cédera son fonds de commerce à son gendre et cousin Augustin-Joseph-Henry Lepaute.



Pierre-Philippe Thomire (1757 - 1843)

Pierre-Philippe Thomire est le plus important bronzier parisien du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. À ses débuts, il travaille pour Pierre Gouthière, ciseleur-fondeur du roi, puis collabore dès le milieu des années 1770 avec Louis Prieur. Il devient ensuite l’un des bronziers attitrés de la manufacture royale de Sèvres, travaillant au décor de bronze de la plupart des grandes créations du temps. Après la Révolution, il rachète le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux et devient le plus grand pourvoyeur de bronzes d’ameublement pour les châteaux et palais impériaux. Parallèlement, il travaille pour une riche clientèle privée française et étrangère parmi laquelle figure notamment quelques maréchaux de Napoléon. Enfin, il se retire des affaires en 1823.



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