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Waltrin
Louis Waltrin (1749-après 1820)

Rare pendule de cheminée en marbre blanc et bronze doré

« Le décollage des frères de Montgolfier »

Pendule_464-04_BD_MAIL

Paris, époque Louis XVI, vers 1785

Hauteur49 cm Largeur31 cm Profondeur17 cm

Le cadran circulaire émaillé, signé « Louis Waltrin à Paris », indique les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes et est inscrit dans une caisse ovoïde simulant un aérostat en marbre blanc soulignée de cordages et d’enfilage de perles supportant une nacelle en marbre blanc dans laquelle figurent les deux frères de Montgolfier en bronze ciselé et doré. L’ensemble est supporté par deux colonnes, à cannelures foncées d’asperges, à bases et chapiteaux moulurés et surmontées par des vases terminés par des bouquets de fleurs. L’amortissement est formé d’un vase aplati souligné de perles d’où s’échappent des tiges de fleurs ou de branchages. Le tout repose sur une base ovale à légère doucine en marbre blanc statuaire surmontée d’une frise ajourée à motifs géométriques et sur six petits pieds toupies.

En juin 1783, les deux frères Montgolfier, Joseph et Jacques-Etienne, s’envolèrent une première fois dans les airs dans un ballon gonflé d’air chaud devant une foule immense, puis rééditèrent cet exploit quelques mois plus tard en présence de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Immédiatement, cette invention exceptionnelle excita l’imaginaire des artistes et des artisans du temps, particulièrement celle des horlogers parisiens ; ainsi, en l’espace de quelques années, quelques exemplaires de pendules dits « à la montgolfière » firent leur apparition avec de nombreuses variantes dans les représentations, notamment par l’absence de la figuration des deux célèbres aérostiers ; de ce type particulier mentionnons : un premier modèle qui est conservé dans les collections du musée François Duesberg à Mons (illustré dans Musée François Duesberg, Arts décoratifs 1775-1825, Bruxelles, 2004, p.21) ; ainsi qu’un second  reproduit dans E. Niehüser, Die französische Bronzeuhr, Munich, 1997, p.256, fig.1160.

L’exemplaire que nous proposons offre la représentation des deux frères Montgolfier dans une nacelle ; parmi les rares pendules similaires connues, citons notamment un premier modèle, le cadran de type squelette, paru dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la Pendule française, Paris, 1997, p.208, fig. A ; enfin, relevons particulièrement qu’un exemplaire quasi identique à celui présenté, le cadran signé Léchopié, est conservé dans les collections du Musée des Arts décoratifs de Budapest et reproduit dans Pierre Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 1999, p.121, fig.156.

Louis Waltrin (1749 - après 1820)

Louis Waltrin est le fils de l’horloger Joseph Waltrin (vers 1720-1789), Louis-René Waltrin fut probablement initié à l’horlogerie dans l’atelier paternel de la rue Saint-Antoine, puis obtint ses lettres de maîtrise, en tant que fils de maître, le 24 septembre 1771. Il acquit rapidement une importante notoriété auprès des amateurs parisiens d’horlogerie et reprit le fonds de commerce de son père vers le milieu des années 1780. Certains inventaires après décès de la fin du XVIIIe ou du début du siècle suivant mentionnent des réalisations de cet horloger, notamment celui de l’épouse de Jean-Baptiste-Hubert Lemarcis, ainsi que celui du doyen des conseillers au Parlement : Antoine-François Boula de Montgodefroy. Après 1815, avec le retour au pouvoir des Bourbons, Louis-René Waltrin continua brillamment son activité et reçut le titre convoité d’Horloger du duc de Bordeaux.



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