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Thomire

Exceptionnelle pendule au char représentant Apollon parcourant le zodiaque en bronze ciselé, doré et patiné

Pendule_197_06

Caisse attribuée à Pierre-Philippe Thomire

Paris, époque Empire, vers 1805

Hauteur64 cm Largeur67 cm Profondeur17 cm

Le cadran de cette spectaculaire pendule est inscrit dans la roue d’un char à deux chevaux fougueux conduit par la figure du dieu Apollon (ou Phaéton) dont le manteau flotte dans l’air et qui est richement décoré de guirlandes, palmettes, rinceaux feuillagés, griffons, un arc et une lyre. Le tout repose sur une arche rehaussée de motifs de nuages et dont la face présente les signes du zodiaque dorés sur un fond patiné. L’ensemble de la composition est supporté par une base en marbre rouge griotte agrémentée de branches de palmette symétriques centrées d’une rosace. Enfin, quatre fortes pattes de lion, en bronze doré finement ciselé, terminent la composition.

L’exceptionnelle originalité de cette pendule et son extraordinaire qualité de ciselure et de dorure témoignent du talent du bronzier qui créa le modèle à la fin du XVIIIe siècle ou dans les premières années du siècle suivant : Pierre-Philippe Thomire ; cette attribution est confirmée par une mention tirée de la vente après décès du doreur Pierre-François Feuchère en 1829 : « n° 69. Pendule, le char d’Apollon parcourant le zodiaque, bronze et dorure au mat, nuages argentés, socle griotte profilé, enrichi de phases de la lune. Ce modèle est de Thomire ; on sait que le prix de commerce était 1500 francs ». Thomire le déclina en deux types avec d’infimes différences et avec des variantes dans les proportions, le premier à deux chevaux – la pendule présente – et le second, à quatre chevaux.

Parmi les rares exemplaires répertoriés, mentionnons notamment un premier modèle à deux chevaux et à nuages argentés illustré dans G. et A. Wannenes, Les plus belles pendules françaises de Louis XVI à l’Empire, Florence, 2013, p. 354 ; et particulièrement trois pendules au quadrige (à 4 chevaux) : la première, provenant probablement des anciennes collections impériales russes, est passée en vente à Berlin chez Rudolf Lepke en février 1929 ; la deuxième, dont le mouvement a été remplacé par Vulliamy, appartient aux collections royales anglaises (voir E. Niehüser, Die Französische Bronzeuhr, Munich, 1997, p. 32) ; enfin, la dernière, commandée à Paris en 1798 par le Tsar Paul Ier pour le château Saint-Michel à Saint-Pétersbourg, est conservée au musée de l’Ermitage (reproduite dans M. Gay, « Présence horlogère française à Saint-Pétersbourg », in ANCAHA, printemps 2008, n° 111, p. 15).

Pierre-Philippe Thomire (1757 - 1843)

Pierre-Philippe Thomire est le plus important bronzier parisien du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. À ses débuts, il travaille pour Pierre Gouthière, ciseleur-fondeur du roi, puis collabore dès le milieu des années 1770 avec Louis Prieur. Il devient ensuite l’un des bronziers attitrés de la manufacture royale de Sèvres, travaillant au décor de bronze de la plupart des grandes créations du temps. Après la Révolution, il rachète le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux et devient le plus grand pourvoyeur de bronzes d’ameublement pour les châteaux et palais impériaux. Parallèlement, il travaille pour une riche clientèle privée française et étrangère parmi laquelle figure notamment quelques maréchaux de Napoléon. Enfin, il se retire des affaires en 1823.