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Molliens

Rare pendule de cheminée en bronze ciselé et doré

« Allégorie de l’Amour et de la Fidélité »

APF_Pendule027_02

« Molliens »

Paris, époque Consulat, vers 1800

Hauteur48.5 Largeur32 Profondeur11.5

Le cadran circulaire émaillé, signé « Molliens à Paris », indique les heures en chiffres romains et les graduations des minutes par tranches de quinze par deux aiguilles en métal doré ; il est inscrit dans une caisse entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré. Un jeune garçon symbolisant l’Amour, habillé d’une tunique légère ceinturée au niveau de la taille, lève sa main droite vers le ciel et tient son arc de l’autre main, ses ailes et sa torche enflammée sont posées derrière lui ; un chien, symbole de la Fidélité, marche à ses côtés, un collier noué autour du cou rattaché au poignet du garçonnet. Le groupe repose sur une terrasse quadrangulaire supportée par quatre pieds fuselés finement ouvragés de cannelures torses dont la face est ornée d’une draperie à franges dans laquelle s’inscrit le cadran. De part et d’autre, est un trépied « en athénienne » à piétement tripode à masques et pieds de bélier terminé par un brasier enflammé. Le tout repose sur une base rectangulaire à côtés arrondis ornée de frises dans des réserves à décor de motifs brettés sur les côtés et de rinceaux feuillagés en façade. Enfin, six pieds en toupie, finement ciselés de feuilles et de perles, supportent l’ensemble et participent à l’équilibre de la composition.

La thématique de cette pendule figure parmi les sujets privilégiés par les bronziers et les horlogers parisiens à l’extrême fin du XVIIIe siècle et dans les toutes premières années du siècle suivant. Cette iconographie est également révélatrice du regain d’intérêt des amateurs pour les pendules à figures allégoriques liées à l’Antiquité classique qui furent tant appréciées à la fin du règne de Louis XV, au moment du renouveau des arts décoratifs parisiens et de la création d’une nouvelle esthétique : le « Néoclassicisme », directement hérité du retour à l’Antique du règne de Louis XIV et issu des fabuleuses découvertes archéologiques faites à partir du milieu du XVIIIe siècle dans les anciennes cités romaines de Pompéi et d’Herculanum dans la région napolitaine.

Enfin, relevons que parmi les rares autres pendules de ce modèle répertoriées, avec d’infimes variantes dans le décor, sont connus particulièrement : un premier exemplaire, sur lequel le chien est en bronze patiné « à l’antique », illustré dans Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age à nos jours, Les éditions de l’amateur, Paris, 1997, p. 334, fig. A ; ainsi qu’un second, qui appartient aux collections du Museo de relojes du Palais de la Atalaya à Jerez de la Frontera (reproduit dans E. Niehüser, Die französische Bronzeuhr, Eine Typologie der figürlichen Darstellungen, Munich, 1997, p. 225, fig. 556).

Louis-François-Amable Molliens

Cette signature correspond à Louis-François-Amable Molliens, horloger dont l’atelier était mentionné successivement rue Saint-Honoré vers 1800, puis passage du Grand-Cerf entre 1806 et 1815 (voir Tardy, Dictionnaire des horlogers français, Paris, 1971, p.469). Il connut une importante notoriété et quelques pendules portant sa marque son citées chez certains grands amateurs de la capitale dans les dernières années du XVIIIe ou les premières décennies du siècle suivant ; en effet, relevons particulièrement que des horloges signées Molliens sont décrites dans l’inventaire après décès de Charles-Louis de Reconseille et dans celui du célèbre maréchal de Napoléon : Louis-Alexandre Berthier prince de Wagram.



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