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Lenoir
Etienne Lenoir

Rare pendule de cheminée à figures allégoriques en bronze très finement ciselé, doré et patiné « à l’antique »

APF_Pendule131_04

Les figures d’après des modèles attribués à Etienne-Maurice Falconet

Paris, époque néoclassique, fin de l’époque Louis XV, vers 1765

Hauteur44 Largeur45 Profondeur15.5

Le cadran circulaire émaillé, signé « Etienne Lenoir à Paris », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en laiton repercé et doré ; le mouvement est renfermé dans une borne architecturée à montants à pilastres à cannelures, fronton curviligne à tore de laurier et chapiteau surmonté d’une urne couverte à godrons et cannelures terminée par une graine, dont les anses détachées sont soulignées de guirlandes de feuilles et graines de laurier ; de chaque côté de la borne, est un personnage assis figurant, pour l’un, une jeune femme légèrement vêtue caressant un chien, pour l’autre en pendant, un jeune homme portant son index à la bouche près d’une corne d’abondance. L’ensemble repose sur une base néoclassique à réserves à frises de postes et rosaces, guirlandes de feuilles et graines de laurier attachées par des pastilles et masque barbu coiffé de feuilles d’acanthe ; enfin, huit pied droits à triple cannelure supportent l’horloge.

La composition originale de cette pendule architecturée est caractéristique des créations parisiennes des premières années du Néoclassicisme du milieu des années 1760. Excepté la grande qualité de sa ciselure et de sa dorure, qui témoignent de la collaboration d’artisans de tout premier plan, son originalité réside dans les deux groupes latéraux qui lui servent d’ornementation. Le personnage féminin peut être considéré comme une allégorie de la Fidélité, vertu prônée notamment à l’époque par la marquise de Pompadour, maîtresse de Louis XV, tandis que le personnage masculin semble représenter la Discrétion qui apporte la Richesse de l’Amour. Ainsi, le Temps qui s’écoule, symbolisé par le cadran, n’a pas d’emprise sur un Amour fidèle et discret qui tire sa richesse de ces deux vertus. L’attribution des figures à Etienne-Maurice Falconet (1716-1791) repose sur le traitement élégant des corps et des visages des personnages que l’on retrouve sur de nombreux modèles du sculpteur ; enfin, relevons particulièrement qu’un groupe en bronze de la Fidélité qui devait orner une pendule identique à celle que nous proposons est conservé au Musée des Arts décoratifs à Paris (voir L. Metman, Le Musée des Arts décoratifs, Le bronze, planche LXXXIV, fig.839).

Etienne Lenoir

À partir de 1750, la signature « Etienne Lenoir » correspond à l’association d’Etienne II Lenoir (1699-1778) et de son fils, Pierre-Etienne Lenoir (1724-après 1789), deux des plus importants horlogers parisiens du règne de Louis XV. Reçus respectivement maîtres en 1717 et 1743, ils collaborèrent pendant près de deux décennies et réalisèrent de nombreuses pendules pour les plus grands collectionneurs français, ainsi que pour certaines grandes cours européennes, particulièrement celle d’Espagne. A l’instar des plus importants horlogers parisiens du temps, les Lenoir eurent des liens commerciaux privilégiés avec certains grands marchands-merciers et collaborèrent avec les meilleurs artisans pour la création des caisses de leurs pendules, notamment avec les ébénistes Charles Cressent et Jean-Pierre Latz, et avec les bronziers Osmond, Caffieri et Saint-Germain. De nos jours, certaines de leurs réalisations figurent dans les plus importantes collections publiques internationales, notamment au Museum of Art de Cleveland, au Getty Museum de Malibu, au Musée du Louvre à Paris et au Musée national du château de Versailles.



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