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Gille l’Ainé

Rare pendule de cheminée en bronze finement ciselé et doré à figure allégorique

APF_Pendule118_02

Paris, époque Transition Louis XV-Louis XVI, vers 1765-1770

Hauteur30.5 Largeur30.5 Profondeur13

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Gille l’Aîné à Paris », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en bronze repercé et doré ; il s’inscrit dans une caisse architecturée entièrement réalisée en bronze finement ciselé et doré. Le mouvement est renfermé dans une boite en forme de cippe « à l’antique » cannelé, à lunette à entrelacs centrés d’oves, souligné d’une large draperie, dont le recouvrement est orné d’un coq aux ailes déployées, ses deux pattes posées sur une tête mortuaire. Accoudé sur cette borne est un jeune enfant, assis sur des volumes, tenant un stylet et examinant un parchemin. L’ensemble repose sur une terrasse oblongue supportée par une base quadrangulaire à dés angulaires en ressaut centrés de rosaces stylisées, frises d’entrelacs à oves et doubles crosses surmontées de rinceaux feuillagés. Enfin, quatre pieds en boules aplaties supportent l’horloge.

La composition originale de cette pendule, au dessin particulièrement architecturé, est caractéristique des créations parisiennes de la fin du règne de Louis XV marquées par un néoclassicisme sévère privilégiant les motifs inspirés de l’Antiquité, le plus souvent associés à des figures allégoriques ; ici, en l’occurrence, la figure de l’enfant reprend à l’identique une statuette en ivoire de François du Quesnoy conservée au Musée d’Ecouen (voir M. Boudon-Machuel, François du Quesnoy 1597-1643, Paris, 2005, p.351). Particulièrement équilibré, ce modèle connut un exceptionnel succès auprès des grands collectionneurs parisiens dans le dernier tiers du XVIIIe siècle.

Ainsi, parmi les rares autres exemplaires répertoriés, citons notamment : une première pendule, le mouvement de Ferdinand Berthoud, qui se trouvait anciennement dans la collection de Georges Harth (voir Tardy, La pendule française, 2ème Partie : Du Louis XVI à nos jours, Paris, 1975, p.249) ; ainsi que deux autres modèles sur lesquels un globe céleste remplace la figure du coq : la première, le cadran signé « Ferdinand Berthoud », appartient aux collections royales suédoises (reproduite dans J. Böttiger, Konstsamlingarna a de Swenska Kungliga Slotten, Tome I, Stockholm, 1900) ; la seconde, le cadran de « Lepaute à Paris », est conservée au Musée national du Château de Fontainebleau (parue dans J-P. Samoyault, Musée national du Château de Fontainebleau, Catalogue des collections de mobilier, 1-Pendules et bronzes d’ameublement entrés sous le Premier Empire, RMN, Paris, 1989, p.46) ; enfin, mentionnons un dernier modèle, sur lequel le bronzier a intégré une seconde figure d’enfant, qui a fait partie de la collection Desurmont (vente à Paris, Hôtel Drouot, Me Ader, les 19-20 mai 1938, lot 165).

Pierre II Gille

À partir de 1765, la signature “Gille l’Aîné à Paris” correspond à l’horloger parisien Pierre II Gille. Après son accession à la maîtrise le 18 novembre 1746, en tant que fils de maître, il installe son atelier rue Saint-Martin, rue Saint-Denis et rue aux Ours. Au début de sa carrière il travaille avec son père, puis dirige son propre atelier et rencontre immédiatement un immense succès auprès des grands collectionneurs. Parmi sa clientèle figuraient notamment le marquis de Brunoy, le prince Charles de Lorraine, le puissant fermier-général Perrinet de Jars et le duc de Gramont.