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Deverberie
Jean-Simon Deverberie (1764-1824)

Pendule de cheminée en bronze doré

« À la lanterne magique »

5575_PENDUL_BDEF

Caisse attribuée à Jean-Simon Deverberie (1764-1824)

Paris, époque Empire, vers 1800

Hauteur46 Largeur24 Profondeur13

Une très belle pendule de cheminée en bronze doré allant huit jours, le cadran en émail à chiffres romains et arabes, les aiguilles en bronze doré. Le mouvement, à échappement à ancre et suspension à fil de soie, sonne les heures et les demies, avec roue de compte extérieur.

La lunette est ornée de perles dorées et de rosettes d’émail bleu ; la boîte, représentant une lanterne magique, est surmontée par une torche enflammée percée de cœurs et d’étoiles. La lentille du pendule est en forme de papillon. La boîte est chargée sur le dos d’un Amour ailé aux yeux d’émail qui tient un arc et un carquois rempli de flèches. La plinthe, de forme ovale, repose sur des pieds en forme de pattes d’aigles et comporte une frise de putti ailés jouant autour d’une urne.

Une pendule dont la boîte est très similaire, avec un Amour en bronze patiné, est illustrée dans  Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la Pendule Française du Moyen Age au XXe Siècle, 1997, p. 447, pl. D. Une pendule quasi identique, en bronze doré, dont le cadran est signé « Pinart à L’Orient », est illustrée dans Elke Niehüser, Die Französische Bronzeuhr, Eine Typologie der Figürlichen Darstellungen, 1997 : vue de détail sur la couverture ; p. 129, pl. 210 et p. 230, pl. 658. Le catalogue non daté du Musée François Duesberg illustre une pendule dont la boîte est presque identique à la p. 38.

Les pendules « à la lanterne » représentant un Amour qui transporte  une lanterne sur son dos sont probablement inspirées par les nombreuses estampes, dessins et statuettes représentant des montreurs de lanterne itinérants qui circulaient au XIXème siècle. Les spectacles de lanterne magique, très populaires à partir de la fin du XVIIIème siècle, comprenaient des vues de toutes sortes : comiques, historiques, ou encore topographiques. Les spectacles de lanterne magique ont pris fin lorsque des lanternes magiques à prix abordables furent vendues pour usage domestique.

L’invention de la lanterne magique, vers le milieu du XVIIème siècle, est probablement due à Christiaan Huygens (1629 – 1695). C’était un projecteur primitif formé d’une boîte en fer surmontée d’une cheminée et pourvue d’un emplacement pour une chandelle ou lampe à huile. Les vues, placées devant la lentille et éclairées par une source de lumière, furent projetées sur un mur ou sur un drap tendu.

Dans la pendule présente, Cupidon désigne du doigt le cadran, ce qui suggère une interprétation intéressante : peut-être veut-il dire que, comme les images créées par la lanterne magique, le temps – oui même l’amour – ne sont qu’illusion. Les cœurs percés ornant le haut de la lanterne et la torche enflammée font également référence à l’amour.

Jean-Simon Deverberie (1764 - 1824)

Jean-Simon Deverberie figure parmi les plus importants bronziers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et des deux premières décennies du siècle suivant. Marié avec Marie-Louise Veron, il semble que cet artisan se soit quasi exclusivement spécialisé dans un premier temps dans la création de pendules, de flambeaux et de candélabres, ornés de figures exotiques, particulièrement de personnages africains ; en effet, il déposa vers 1800 de nombreux dessins préparatoires de pendules dites « au nègre », notamment les modèles dits « l’Afrique », « l’Amérique » et « Indien et Indienne enlacés » (les dessins sont conservés de nos jours au Cabinet des Estampes à la Bibliothèque nationale à Paris). Il installa son atelier successivement rue Barbette à partir de 1800, rue du Temple vers 1804, enfin, rue des Fossés du Temple entre 1812 et 1820.