search icon
Thomire
Pierre-Philippe Thomire (1757-1843)

Important guéridon « à l’antique » en bronze finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni

Gueridon008-02_BD_MAIL

Attribué à Pierre-Philippe Thomire

Paris, début de l’époque Restauration, vers 1820

Hauteur75.3 Diamètre67.7

Le plateau circulaire en marbre blanc de Carrare est traité en tore mouluré sur sa bordure extérieure et repose sur un entablement dont la ceinture est soulignée d’une frise de feuillages de pampres ponctués de rosaces stylisées. L’ensemble est supporté par un piétement entièrement réalisé en bronze très finement ciselé et doré à fût en balustre à chapiteau orné d’une frise de feuilles d’eau surmontant un bandeau à éventails et à culot agrémenté de larges feuilles d’acanthes alternées de tigettes à rosettes et rinceaux surmontant un bandeau à feuilles de refend émergeant d’une bague moulurée à frise rythmée de feuilles d’eau ; le piédouche se présente sous la forme d’un large bouquet d’acanthes alterné de feuilles de refend nervurées à filets ; enfin, l’ensemble repose sur une base contournée à trois consoles traitées en crosses terminées en volutes centrées de rosaces et supportées par des coupelles à frises stylisées reposant sur des roulettes.

Le meuble dit « guéridon », pièce de mobilier particulièrement apprécié sous le règne de Louis XVI, connaîtra un exceptionnel engouement à partir de l’avènement de Napoléon et sera décliné dans de nombreux matériaux et dans de multiples modèles tout au long du premier tiers du XIXe siècle. Toutefois, soulignons que ce modèle particulier de guéridons à plateau de marbre et piétement entièrement réalisé en bronze ciselé et doré figure parmi les créations les plus spectaculaires et les ambitieuses de l’époque impériale et des deux décennies suivantes. L’attribution de l’exemplaire que nous proposons au bronzier Pierre-Philippe Thomire repose sur les nombreuses similitudes stylistiques qu’il présente avec des œuvres répertoriées de cet artisan d’exception, ainsi que sur une description, tirée de la monographie de Juliette Niclausse consacrée à Thomire et publiée en 1947, qui mentionne un meuble similaire avec des variantes dans la composition générale : « Grand guéridon en bronze ciselé et doré. La ceinture est ornée d’une succession d’étoiles, les pieds se terminent en griffes. Signé Thomire » (J. Niclausse, Thomire, fondeur ciseleur (1751-1843), Paris, 1947, p.134). Enfin, mentionnons quelques rares autres modèles connus de guéridon entièrement en bronze ciselé ou doré et réalisés dans le même goût, citons : un premier exemplaire, à fût balustre, qui appartient aux collections royales espagnoles au Palais d’El Pardo à Madrid (illustré dans L. Feduchi, Colecciones Reales de Espana, El Mueble, p.457, fig.380) ; ainsi qu’un deuxième qui se trouvait anciennement dans la collection du célèbre sculpteur d’origine russe Marc Antocolsky (1840-1902) dispersée à Paris en 1906, puis qui fut reproposé quelques décennies plus tard sur le marché de l’art français (vente à Paris, Galerie Georges Petit, les 26-27 mai 1930, lot 203) ; enfin, citons un dernier guéridon réalisé dans le même esprit qui est exposé à la Villa Masséna à Nice (reproduit dans L. Mézin, La Villa Masséna du Premier Empire à la Belle Epoque, 2010, p.50-51, catalogue n°8).

Pierre-Philippe Thomire (1757 - 1843)

Pierre-Philippe Thomire est le plus important bronzier parisien du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. À ses débuts, il travaille pour Pierre Gouthière, ciseleur-fondeur du roi, puis collabore dès le milieu des années 1770 avec Louis Prieur. Il devient ensuite l’un des bronziers attitrés de la manufacture royale de Sèvres, travaillant au décor de bronze de la plupart des grandes créations du temps. Après la Révolution, il rachète le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux et devient le plus grand pourvoyeur de bronzes d’ameublement pour les châteaux et palais impériaux. Parallèlement, il travaille pour une riche clientèle privée française et étrangère parmi laquelle figure notamment quelques maréchaux de Napoléon. Enfin, il se retire des affaires en 1823.



Dans la même catégorie