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Thomire
Pierre-Philippe Thomire (1757-1843)

Rare paire de vases « fuseau » en bronze très finement ciselé, moleté et doré à l’or mat ou à l’or bruni

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Attribuée à Pierre-Philippe Thomire

Paris, fin de l’époque Empire, vers 1815

Hauteur44 Largeur13

Entièrement réalisé en bronze très finement ciselé, moleté et doré à l’or mat ou à l’or bruni, chaque vase présente une panse de forme allongée agrémentée de motifs en applique à figures féminines, dont les corps se terminent en rinceaux animés de fleurons ou fleurettes et qui se détachent sur des fonds moletés à croisillons ; la partie médiane de la panse est rythmée d’un bandeau à fines moulures unies encadrant des jeux de rosaces et de palmettes ; le culot est à motifs feuillagés alternés de larges feuilles d’eau. Les anses détachées en doubles joncs reposent sur des mascarons féminins latéraux ; le couvercle, à frise de godrons, se termine par une graine turbinée émergeant d’un bouquet feuillagé ; l’ensemble repose sur un piédouche mouluré supporté par une base circulaire en cavet, à frise de feuilles et tigettes, posée sur un contre-socle circulaire ceinturé d’une frise de feuilles d’acanthe courant dans des jeux d’arcatures en demi-cercles imbriqués.

Cette rare paire de vases couverts simulés en bronze très finement ciselé, moleté et doré, est une parfaite illustration de l’esthétique artistique napoléonienne voulue par l’Empereur qui privilégiait la puissance des œuvres inspirées de l’Antiquité classique et les compositions épurées uniquement réalisées en bronze de qualité exceptionnelle. Cette volonté du pouvoir découlait du Néoclassicisme parisien du règne de Louis XV. En effet, à partir du milieu du XVIIIe siècle l’on assiste à une totale remise en question des schémas esthétiques qui prévalaient dans les arts décoratifs parisiens, et plus largement européens, du temps. Ce renouveau faisait suite aux fabuleuses découvertes archéologiques des anciennes cités romaines de Pompéi et d’Herculanum dans la région napolitaine et aura tout au long du siècle, puis dans les premières décennies du siècle suivant, de fortes répercussions sur les créations artistiques parisiennes de l’époque. C’est dans ce contexte que fut créée la rare paire de vases que nous proposons, dont la composition originale, ainsi que la qualité exceptionnelle de sa ciselure et de sa dorure, nous permettent de la rattacher à l’œuvre de Pierre-Philippe Thomire, le plus talentueux bronzier parisien des trois premières décennies du XIXe siècle.

Pierre-Philippe Thomire (1757 - 1843)

Pierre-Philippe Thomire est le plus important bronzier parisien du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. À ses débuts, il travaille pour Pierre Gouthière, ciseleur-fondeur du roi, puis collabore dès le milieu des années 1770 avec Louis Prieur. Il devient ensuite l’un des bronziers attitrés de la manufacture royale de Sèvres, travaillant au décor de bronze de la plupart des grandes créations du temps. Après la Révolution, il rachète le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux et devient le plus grand pourvoyeur de bronzes d’ameublement pour les châteaux et palais impériaux. Parallèlement, il travaille pour une riche clientèle privée française et étrangère parmi laquelle figure notamment quelques maréchaux de Napoléon. Enfin, il se retire des affaires en 1823.