search icon
Jacob-Desmalter
Jacob-Desmalter (1770-1841)

Important guéridon en acajou, placage d’acajou et bronze très finement ciselé et doré

Gueridon_005-03_BD_MAIL

Attribué à François-Honoré-Georges Jacob, dit Jacob-Desmalter

Paris, époque Empire, vers 1805-1810

Hauteur74 Diamètre114

De forme circulaire, il est entièrement réalisé en acajou, placage d’acajou flammé et bronze très finement ciselé et doré. La ceinture, en entablement à triple ressaut, est agrémentée de motifs en applique à décor de Cupidons affrontés trompetant et tenant leurs arcs, motifs à doubles cœurs enflammés dans des branches feuillagées reposant sur des arcs à amours voletant sur le point de tirer leurs traits et lampes à huile à anses à cols de cygnes se détachant sur des glaives antiques. Cette partie haute est supportée par trois montants en gaines, à chapiteaux en bustes de femmes néoclassiques et bases à doubles pieds chaussés de sandales à lanières, réunis par une entretoise triangulaire évidée, centrée d’une tazza à panse godronnée sur piédouche à larges feuilles ou frises stylisées, reposant sur trois hauts pieds quadrangulaires moulurés en doucine. Il supporte un plateau mouluré en marbre bleu turquin.

Cet important guéridon peut être rattaché à l’œuvre de Jacob-Desmalter, célèbre ébéniste parisien qui affectionnait tout particulièrement ce type de montants en gaines qu’il déclina dans nombre de ses réalisations sorties de son atelier de la rue Meslée. Parmi les rares modèles connus réalisés dans le même esprit, citons notamment : un premier exemplaire qui apparaît dans un tableau de Sergio De Francisco représentant une vue du Grand Salon du Palais Ricci à Rome (illustré dans J-P. Planchon, Pierre-Benoît Marcion (1769-1840) ébéniste de Napoléon, Editions Monelle Hayot, 2007, p.72) ; ainsi qu’un deuxième qui se trouvait anciennement dans la collection Mancel-Coti (paru dans C. Bizot, Mobilier Directoire-Empire, Editions Charles Massin, Paris, sans date, p.65) et un troisième modèle, provenant de la salle d’étude de la reine Caroline, qui est exposé dans le Salon bleu du Château de Nymphenburg (voir L. de Groër, Les arts décoratifs de 1790 à 1850, Fribourg, 1985, p.174, fig.329).

Enfin, mentionnons particulièrement un dernier guéridon particulièrement proche de celui que nous proposons ; de moindres dimensions et pourvu d’un décor moins élaboré, il appartient aux collections du Musée des Arts décoratifs à Paris (reproduit dans E. Dumonthier, Mobilier national de France, Le meuble-toilette, Toilettes-coiffeuses portatives, Miroir, Psychés, Morancé, 1923).

Jacob-Desmalter (1770 - 1841)

François-Honoré-Georges Jacob, dit Jacob-Desmalter peut être considéré comme le plus important artisan en sièges parisien du premier quart du XIXe siècle. Fils cadet du célèbre menuisier Georges Jacob (1739-1814), il se maria en 1798 avec Adélaïde-Anne Lignereux, la fille du célèbre marchand Martin-Eloi Lignereux. Dans un premier temps, il se distingua par ses qualités de dessinateur, puis en 1796, il s’associa avec son frère aîné Georges II Jacob (1768-1803) et tous deux reprirent l’atelier paternel de la rue Meslée sous la raison sociale Jacob Frères. Après le décès de son frère, Jacob Desmalter devint partenaire de son père, revenu aux affaires, et changea son estampille. Pendant près d’une décennie, ils vont être les fournisseurs privilégiés du Garde-Meuble impérial et des grands amateurs du temps. Toutefois, en 1813, les nombreux retards de paiements de l’administration impériale entraîneront la faillite de la maison Jacob. En 1825, après de multiples péripéties, il vendit son fonds de commerce à son fils contre une confortable rente viagère de 6000 francs par an. Libéré de la charge de l’entreprise, il entreprit quelques voyages, notamment en Angleterre où George IV lui demanda de participer au décor du château de Windsor. Il mourut à Paris, rue Cadet, le 15 août 1841.