search icon
Hallberg
Ivan Hallberg (1778-1863)

Exceptionnelle Tazza néoclassique en rhodonite et néphrite montée en bronze finement ciselé et doré

0120_5402_PENDUL_BDEF

Sur un dessin d’Ivan Hallberg

Russie, milieu du XIXe siècle, vers 1845-1855

Hauteur28 Diamètre12.7

Provenance :

– Ludwig Nobel (1831-1888) ;

– Puis par descendance : Sotheby’s, Londres, le 12 juin 2008, lot 696.

 

En forme de trépied antique dit « athénienne », cette Tazza ou urne tripode présente une composition particulièrement élaborée. Trois montants droits en néphrite en forme de pilastres à chapiteaux et bases moulurés en bronze ciselé et doré sont réunis entre eux par un anneau orné d’une frise de grecques ; ils sont décorés de rosettes et terminés en pattes de lion. Ils supportent une urne en rhodonite à panse ovoïde ceinturée d’une frise d’oves et de dards et dont le cul-de-lampe est formé d’un bouquet feuillagé souligné d’une frise de godrons et terminé par une graine. L’ensemble est supporté par une base ou plinthe circulaire en rhodonite. Le tout se distingue par la très grande qualité de taille et de polissage des pierres.

Cet objet d’art insolite témoigne de l’exceptionnel savoir-faire des artisans russes de la première moitié du XIXe siècle qui surent parfaitement intégrer à leurs réalisations les motifs et les matériaux les plus divers pour aboutir à des pièces hors du commun. Sa composition « à l’antique » s’inspire plus ou moins directement des trépieds en bronze découverts à partir du milieu du XVIIIe siècle lors des fouilles des anciennes cités romaines de Pompéi et d’Herculanum dans la région napolitaine et qui, diffusés par la gravure, furent une source d’inspiration extraordinaire pour les artistes et les artisans européens. A partir de ce dessin élégant, le lapidaire russe qui réalisa l’exemplaire que nous proposons a pu entièrement composé son œuvre à partir de blocs de deux variétés de pierres dures d’origine russe, la rhodonite et la néphrite, qu’il a minutieusement sélectionnées pour la rareté de leurs nuances. Cette possibilité lui avait été donnée grâce à la fabuleuse richesse des carrières russes, particulièrement celle de Kolyvan, qui furent largement exploitées pour produire des objets en pierres dures essentiellement destinés au décor et à l’aménagement des palais impériaux ; de nos jours de nombreux objets et ensembles décoratifs conservés dans les anciennes résidences des Tsars de Russie témoignent de cette richesse exceptionnelle.

Ce modèle de Tazza rencontra un immense succès auprès des grands amateurs russes de l’époque mais ne fut décliné que très rarement dans plusieurs variétés de marbres ou de pierres dures et dans différentes dimensions jusqu’au milieu des années 1850. Enfin, soulignons que, chose peu fréquente dans les arts décoratifs de l’époque, le dessin original préparatoire à la création de cette Tazza est répertorié au moment où il fut déposé par l’architecte Ivan Hallberg, précisément le 17 octobre 1842. En fait, ce dessin était destiné à la création d’un modèle en malachite de plus grandes dimensions qui fut élaboré dans les ateliers lapidaires d’Ekaterinbourg, puis envoyé à la fonderie Chopin à Saint-Pétersbourg pour être monté en bronze ciselé et doré. Enfin, en 1845, cette Tazza plaquée en malachite fut livrée au Palais d’Hiver et fut certainement très appréciée par le Tsar, puisqu’un modèle identique fut immédiatement commandé ; plus tard, cette paire ornait les appartements de l’Impératrice Alexandra Feodorovna. De nos jours, l’une de ces deux Tazza appartient aux collections du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg (illustrée dans N. Mavrodina, The State Hermitage Museum, The Art of Russian Stone Carvers 18th-19th Centuries, The Catalogue of the Collection, Saint-Pétersbourg, 2007, p.251).

Ivan Hallberg (1778 - 1863)

Ivan Hallberg était architecte et ornemaniste du Cabinet du Tsar.



Dans la même catégorie