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Filon

Exceptionnelle pendule de cheminée en bronze finement ciselé et doré à calendriers grégorien et républicain

APF_Pendule158_04

Paris, époque Directoire, vers 1795

Hauteur35 Largeur29 Profondeur11.5

Entièrement réalisée en marbre bleu turquin et bronze très finement ciselé et doré,  cette superbe horloge présente une partie supérieure en forme d’urne couverte « à l’antique » à anses formées par des doubles serpents entrelacés ; l’urne repose sur un piédouche feuillagé et présente un culot agrémenté de larges godrons torses et un couvercle à cannelures sommé d’un bouquet centré d’un motif à feuillages à graines qui encadrent la partie médiane formée de deux cadrans horizontaux superposés qui indiquent, sur des cartouches émaillés, les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes. L’urne repose sur une borne, flanquée de montants à feuilles d’acanthe et volutes et gravée en façade « Filon à Paris », qui comprend trois cadrans annulaires émaillés, chacun à double indication des calendriers grégorien et républicain ; le premier indique les jours de la semaine et les jours de la décade, le deuxième marque les quantièmes des mois grégorien et républicain, enfin, le dernier désigne les mois des années grégoriennes et républicaines. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire à façade à ressaut en marbre bleu turquin décorée sur toutes ses faces de frises de rinceaux feuillagés enrubannés dont une pivote manuellement pour découvrir les trous de remontage. Enfin, huit pieds en boules aplaties supportent la pendule.

Après les troubles révolutionnaires, de nouvelles données sont instaurées pour le décompte et la mesure du temps, ainsi apparaissent le calendrier révolutionnaire et le temps décimal. Le premier durera plusieurs années, précisément jusqu’à l’an XIV, le second sera nettement plus bref. En effet, instauré le 22 septembre 1792, le temps décimal divisait la journée non plus en douze heures, mais en dix, composées chacune de cent minutes, elles-mêmes comprenant chacune cent secondes. Toutefois, l’heure décimale également dite « révolutionnaire » créée par le Loi du 4 frimaire an II (24 novembre 1793) sera suspendue dix-huit mois plus tard par la Loi du 18 germinal an III (7 avril 1795). Entre ces deux dates, certains horlogers s’étaient lancés dans d’ingénieux systèmes de conversion et avaient conçus des mouvements particulièrement élaborés offrant souvent des graduations dans le système décimal et dans l’ancien système, preuve de la difficulté des amateurs à s’habituer au nouveau décompte du temps. De modèle probablement unique, la pendule que nous proposons fut réalisée dans ce contexte particulier ; elle se distingue par la rareté et la qualité exceptionnelle de sa caisse néoclassique en bronze doré et marbre bleu turquin, ainsi que par l’extraordinaire habileté dont fit preuve l’horloger Filon pour indiquer les calendriers grégorien et républicain.

Claude-Charles-François Filon

Claude-Charles-François Filon est l’un des plus importants horlogers parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Après son accession à la maîtrise, en 1782, il installe son atelier rue de la Monnaie et connaît une grande notoriété auprès des amateurs parisiens de l’époque. A la fin du XVIIIe siècle ou au début du siècle suivant, certaines de ses pendules sont mentionnées chez certains grands amateurs, notamment dans les inventaires après décès du banquier Joseph Duruey, de l’avocat Nicolas-Philippe de Rebergues et de Louis-Alexandre Berthier prince de Wagram, ancien maréchal de Napoléon.



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