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Rémond
François Rémond (vers 1747-1812)

Rare paire de flambeaux dits « en balustre » en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni

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Attribuée à François Rémond

Paris, époque Louis XVI, vers 1785

Hauteur27.5 cm Diamètre14.3 cm

Provenance :

– ancienne collection des princes de Beauvau-Craon.

 

Entièrement réalisé en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni, chaque flambeau présente un fût « en balustre », émergeant d’un bouquet feuillagé à fleurons, souligné de cannelures torses et d’enfilages de perles attachées à des pastilles ; ce fût supporte un binet à bandeau à courses de feuilles d’olivier et une bobèche ceinturée d’une cordelette torsadée. L’ensemble repose sur un piédouche évasé à bague godronnée porté par un culot en doucine de forme campane, à larges feuilles d’acanthe et tigettes à graines se détachant sur des fonds amatis, lui-même posé sur une base circulaire à frise perlée et courses de feuilles et graines d’olivier ou de laurier encadrées de moulures unies.

La composition particulièrement originale de cette rare paire de grands flambeaux nous permet de la faire figurer parmi les créations de luminaires les plus élaborés du règne de Louis XVI. Leur dessin et leurs éléments décoratifs rappellent étonnamment certains motifs ornementaux, tels que balustres, enfilages de perles en chutes et feuilles d’acanthe, que nous retrouvons sur un modèle de fauteuil du menuisier Jean-Baptiste-Claude Séné livré en 1787 pour le Grand Cabinet de la reine Marie-Antoinette au Château de Saint-Cloud et qui appartient de nos jours aux collections du Musée du Louvre (paru dans Bill G.B. Pallot, Le mobilier du Musée du Louvre, Tome 2, Editions Faton, Dijon, 1993, p.163, catalogue n°57). Leur qualité exceptionnelle de ciselure et de dorure reflète l’intervention d’un ciseleur-doreur de tout premier plan : François Rémond, artisan parisien qui travaillait exclusivement pour Dominique Daguerre, le plus grand marchand d’objets de luxe de son époque.

De nos jours, parmi les rares paires de flambeaux identiques répertoriés, citons particulièrement : une première paire qui a fait partie de la collection Dillée (vente Sotheby’s, Paris, Galerie Charpentier, les 18-19 mars 2015, lot 74) ; ainsi qu’une seconde qui a été proposée aux enchères chez Sotheby’s, à New York, le 22 octobre 1965, lot 211 ; enfin, mentionnons une dernière paire de ce type qui se trouvait anciennement dans la collection de Sigismond Bardac (vente à Paris, Galerie Georges Petit, Me Lair-Dubreuil, les 10-11 mai 1920, lot 72).

François Rémond (vers 1747 - 1812)

À l’instar de Pierre Gouthière, François Rémond est l’un des plus importants artisans ciseleurs-doreurs parisiens du dernier tiers du XVIIIe siècle. Il débute son apprentissage en 1763 et obtient ses lettres de maîtrise en 1774. Immédiatement son talent lui permet de se composer une riche clientèle parmi laquelle figuraient notamment certaines personnalités de la Cour. Mais surtout François Rémond, par l’intermédiaire du marchand-mercier Dominique Daguerre, participe à l’ameublement de la plupart des grands collectionneurs de la fin du XVIIIe siècle en fournissant des caisses de pendules, des chenets, des candélabres…toujours d’une très grande qualité d’exécution et aux compositions particulièrement raffinées et novatrices qui firent sa notoriété.