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Rémond
François Rémond (vers 1747-1812)

Importante paire de candélabres à trois lumières en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat

Candelabres035-07_HD_WEB

Attribuée à François Rémond

Paris, fin de l’époque Louis XVI, vers 1790

Hauteur90 Largeur38.5

Provenance :

– Probablement collection Emily Ridgway, marquise de Ganay (1838-1921).

– Sa vente : Paris, Me Lair-Dubreuil, Galerie Georges Petit, les 8-10 mai 1922, lot 237 (non illustrés) : « Paire de candélabres à trois lumières, en bronze patiné et doré, composés chacun d’une statuette d’enfant nu, debout, un bras levé, l’autre bras tenant une lance en fer, à laquelle sont fixées trois trompes de chasse porte-lumières ; aux pieds de l’enfant, une tête d’animal. Bases cylindriques en marbre rouge griotte. Epoque Louis XVI. Hauteur 90cm ».

 

Entièrement réalisé en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat, chaque candélabre s’organise autour d’un fût en lance en acier bleui sur lequel est fixé un bouquet de trois lumières sous la forme de trompes de chasse rattachées par un ruban noué. Terminée en pointe lancéolée, la pique présente une partie inférieure en rouleau animé d’une bague moulurée et d’un tore à frise stylisée encadrant un bandeau à cannelures torses et repose sur des terrasses traitées « au naturel » animées d’une tête de cerf ou d’une hure de sanglier ; deux superbes putti en pied, vêtus de légers drapés, animent la composition. L’ensemble est supporté par des bases cylindriques en marbre rouge griotte ceinturées de tores brettés et reposant sur des plinthes quadrangulaires.

La première mention d’une paire de candélabres de ce modèle particulièrement élaboré apparaît en novembre 1809 au moment de la dispersion des collections du célèbre amateur Pierre-Nicolas baron Van Hoorn Van Vlooswyck : « 90. Deux girandoles composées de divers attributs de chasse et de figures en bronze noir portant chacune une lance d’acier bleu ornée de guirlandes dorées et où sont suspendus des cors de chasse faisant bobèche, le tout doré d’or mat et élevé sur piédestaux de marbre griotte d’Italie avec ornements, tores et socles en bronze doré. Hauteur totale 34 pouces ». Excepté les guirlandes dorées, les candélabres « Van Hoorn » auraient pu correspondre aux exemplaires que nous proposons, toutefois il convient de les rapprocher plus directement à la description de la paire décrite en 1922 lors de la vente après décès de la marquise de Ganay. Enfin, relevons qu’une paire de même modèle, mais présentant certaines variantes, se trouvait anciennement dans la collection du décorateur Georges Geoffroy (voir P. Arizzoli-Clémentel, Georges Geoffroy 1905-1971, Une légende du grand décor français, Editions Gourcuff-Gradenigo, Paris, 2016, p.188).

François Rémond (vers 1747 - 1812)

À l’instar de Pierre Gouthière, François Rémond est l’un des plus importants artisans ciseleurs-doreurs parisiens du dernier tiers du XVIIIe siècle. Il débute son apprentissage en 1763 et obtient ses lettres de maîtrise en 1774. Immédiatement son talent lui permet de se composer une riche clientèle parmi laquelle figuraient notamment certaines personnalités de la Cour. Mais surtout François Rémond, par l’intermédiaire du marchand-mercier Dominique Daguerre, participe à l’ameublement de la plupart des grands collectionneurs de la fin du XVIIIe siècle en fournissant des caisses de pendules, des chenets, des candélabres…toujours d’une très grande qualité d’exécution et aux compositions particulièrement raffinées et novatrices qui firent sa notoriété.