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Hervieu
Louis-Auguste Hervieu (1765-1811)

Importante paire de candélabres à quatre lumières, dits « aux trois hiboux », en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni

Candelabres_041-04_HD_WEB

Attribuée au bronzier parisien Louis-Auguste Hervieu

Paris, époque Empire, vers 1805

Hauteur66,5 cm Largeur26 cm ProfondeurBase 24 cm x 19 cm

Entièrement réalisé en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni, chaque candélabre s’organise autour d’un fût en obélisque triangulaire agrémenté de motifs en applique à couronnes et couples caractérisant la brouille ou le raccommodement sous la forme de couples reposant sur des entablements à pattes de caprins, quilles torsadées et crosses à palmettes ; les angles supérieurs sont ornés de têtes de bélier. Ces fûts sont sommés d’une sphère reposant sur des flammes et supportant trois hiboux adossés desquels s’échappent une corolle portant les bouquets de lumières ; ces derniers sont à tige centrale, terminée d’une urne allongée et rythmée d’une ronde de figures féminines ailées tenant des draperies dans leurs mains, autour de laquelle se développent les trois autres bras curvilignes, soulignés de rinceaux feuillagés et de têtes de coq, qui se terminent en têtes de dauphins stylisées dont les gueules en dents de loup tiennent lieu de bobèches. L’ensemble repose sur trois forts pieds en jarrets léonins ailés posés sur une base triangulaire à côtés évidés et sur trois pieds en boules aplaties.

L’originalité de leur composition « en obélisque », ainsi que la grande qualité de leur ciselure et de leur dorure, nous permettent de rattacher ces candélabres à l’œuvre de Louis-Auguste Hervieu (1765-1811), l’un des bronziers parisiens les plus créatifs de l’époque Empire (voir J-D. Augarde, dans « Une nouvelle vision du bronze et des bronziers sous le Directoire et l’Empire », in L’Estampille/L’Objet d’art, n°398, janvier 2005, p.80-84). L’auteur révèle notamment qu’Hervieu agrémentait régulièrement ses candélabres de motifs de chouettes ou de hiboux adossés tels qu’ils apparaissent sur les exemplaires proposés ; il met également en lumière une erreur trop longtemps commise d’attribuer à Martin-Guillaume Biennais une paire de candélabres conservée au Grand Trianon, alors que l’originalité de la composition doit être très certainement rendue à Hervieu (illustrée dans D. Ledoux-Lebard, Inventaire général du musée national de Versailles et des Trianons, Tome 1, Le Grand Trianon, Meubles et objets d’art, Paris, 1975, p.117). Les candélabres du Grand Trianon sont réalisés dans le même esprit que ceux que nous proposons, ils se présentent également sous la forme d’obélisques, sont ornés de trois hiboux adossés et leurs tiges centrales sont identiques. Enfin, relevons particulièrement que, parmi les rares modèles de candélabres identiques connus, une paire avec certaines variantes, qui appartient aux collections du Mobilier national (Hôtel de la Monnaie), est illustrée dans E. Dumonthier, Les bronzes du Mobilier national, Bronzes d’éclairage et chauffage, Paris, 1911, planche XIX, fig.3.

Louis-Auguste Hervieu (1765 - 1811)

Cet artisan connut une certaine notoriété en son temps et collaborait notamment avec les horlogers Lepaute, les bronziers Galle et Blerzy, et le peintre Sauvage. Il se distingua notamment de ses confrères de l’époque par sa capacité à décliner différents types de luminaires en partant de quelques modèles de base auxquels il empruntait certains motifs les uns aux autres. Plusieurs modèles de candélabres de ce bronzier ont été étudiés par Jean-Dominique Augarde, dans « Une nouvelle vision du bronze et des bronziers sous le Directoire et l’Empire », in L’Estampille/L’Objet d’art, n°398, janvier 2005, p.80-84.