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Galle
Claude Galle (1759-1815)

Rare paire de flambeaux-candélabres dits « à têtes d’Egyptiennes » à bouquets amovibles de trois lumières en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni

Chandeliers007-04

Attribuée à Claude Galle

Paris, époque Empire, vers 1805-1810

Hauteur47 cm Largeur28 cm

Entièrement réalisé en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni, chaque candélabre s’organise autour d’un fût fuselé, rythmé de bagues ou bandeaux brettés et agrémenté de trois têtes d’Egyptiennes coiffées de némès flanquées d’étoiles, reposant sur une base circulaire à frise de feuillages stylisés alternés de fleurons ; les fûts supportent des binets à frises moletées encadrant un bandeau feuillagé recevant les bouquets à trois lumières formés chacun de deux bras curvilignes et d’une lumière centrale à bassins, binets et bobèches à motifs en frises de canaux, godrons, perles et entrelacs.

Issu des créations parisiennes du XVIIIe siècle, ce modèle de flambeaux-candélabres à bouquets amovibles s’inscrit parmi les réalisations parisiennes de luminaires les plus élaborées de l’époque Empire. Son décor, particulièrement les têtes d’Egyptiennes, témoigne de l’influence de certains projets d’ornemanistes et d’architectes parisiens créés dans les toutes premières années du XIXe siècle à la suite de la Campagne d’Egypte (1798-1801), campagne militaire menée par Napoléon qui sera à l’origine d’une nouvelle vogue : l’Egyptomanie, c’est-à-dire la fascination pour la culture, l’histoire et les arts de l’Egypte antique, et l’influence de cette civilisation sur les arts décoratifs français de l’époque (voir le catalogue de l’exposition Egyptomania, L’Egypte dans l’art occidental 1730-1930, Paris, Musée du Louvre, 20 janvier-18 avril 1994). De nos jours, parmi les rares modèles de flambeaux-candélabres à bouquets amovibles connus, voir notamment : un premier exemplaire en cuivre argenté qui appartient aux collections du Château de Pau (voir L. de Groër, Les arts décoratifs de 1790 à 1850, Office du Livre, Fribourg, 1985, p.270, fig.513) ; ainsi qu’un second modèle, très certainement livré en suite de quatre en 1805 par le bronzier Claude Galle pour la Salle des buffets du Grand Trianon, qui est toujours conservé dans les collections de ce palais situé dans les jardins du Château de Versailles (voir D. Ledoux-Lebard, Inventaire général du Musée national de Versailles et des Trianons, Tome 1, Le Grand Trianon, Meubles et objets d’art, Editions F. de Nobele, Paris, 1975, p.198).

Claude Galle (1759 - 1815)

L’un des plus éminents bronziers et fondeurs-ciseleurs de la fin de l’époque Louis XVI et l’Empire, Claude Galle est né à Villepreux près de Versailles. Il fait son apprentissage sous le fondeur Pierre Foy, épousant en 1784 la fille de Foy. En 1786 il devient maître fondeur. A la mort de son beau-père en 1788, Galle prend la direction de l’atelier, qui devient l’un des plus importants de Paris, employant, au plus haut de son activité, près de 400 artisans. Galle déplace l’atelier d’abord Quai de la Monnaie (plus tard Quai de l’Unité), puis, en 1805, 60 Rue Vivienne.

Le garde-meuble de la couronne, sous la direction de sculpteur Jean Hauré de 1786-88, lui fait l’honneur de plusieurs commandes. Galle travailla avec beaucoup d’artisans remarquables, tels Pierre-Philippe Thomire ; il fournit la majorité des bronzes d’ameublement au Château de Fontainebleau pendant l’Empire. Il reçut de nombreuses commandes impériales, pour des lumières, boîtes de pendule, et vases pour les palais de Saint-Cloud, les Trianons, les Tuileries, Compiègne, et Rambouillet. Il fournit les palais italiens de Monte Cavallo à Rome et Stupinigi près de Turin.