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Galle
Claude Galle (1759-1815)

Important lustre à quinze lumières en bronze finement ciselé, doré ou patiné, agrémenté d’éléments taillés en cristal « de Bohême »

Lustre012-01_HD_PRESSE

Attribué à Claude Galle

Paris, époque Empire, vers 1810

Hauteur133 Diamètre83

Entièrement réalisé en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » ou doré, cet important lustre s’organise autour d’un vase central de forme fuseau sur lequel viennent se rattacher six serpents à queues entrelacées supportant des bassins formant lumières ; le piédouche s’inscrit au centre d’une large coupe, soulignée d’une frise ajourée de palmettes et fleurons alternés et terminée par une pomme de pin, portant neuf autres bras de lumières en forme de trompes de chasse. La partie haute du vase reçoit un fût animé de tiges recourbées s’élevant jusqu’à la couronne sommitale soulignée d’une frise découpée de fleurons et palmettes. L’ensemble du lustre est richement agrémenté d’éléments en cristal « de Bohême » moulé-taillé-facetté tels que perles en enfilages, amandes et poignards.

La composition particulièrement originale de ce lustre est très certainement plus ou moins directement inspiré de certains projets d’ornemanistes ou d’architectes parisiens des premières années du XIXe siècle ; sa qualité exceptionnelle de ciselure et de dorure nous permet de le rattacher à l’œuvre de Claude Galle, l’un des plus talentueux bronziers parisiens de l’époque Empire. De nos jours, parmi les rares modèles répertoriés réalisés dans le même esprit, mentionnons particulièrement : deux exemplaires à douze lumières, de composition proche mais dépourvus de serpents, qui furent livrés en novembre 1804 pour le Salon de l’Impératrice au Palais de Fontainebleau (voir J-P. Samoyault, Musée national du Château de Fontainebleau, Catalogue des collections de mobilier, 1-Pendules et bronzes d’ameublement entrés sous le Premier Empire, RMN, Paris, 1989, p.100, catalogue n°64) ; ainsi qu’un modèle, en bronze doré et patiné à fût en vase fuseau agrémenté de cristal moulé-taillé, qui est conservé à l’Ecole nationale de Guerre à Paris (illustré dans G. Henriot, Le luminaire de la Renaissance au XIXe siècle, planche 225, figure 3) ; un autre, également à fût en vase fuseau agrémenté de cristal moulé-taillé, est reproduit dans S. Chadenet, Les styles Empire et Restauration, Editions Baschet et Cie, Paris, p.77, fig.3 ; enfin, un dernier lustre de ce type, qui éclairait en 1814 la chambre de Pauline Bonaparte à l’hôtel Borghèse à Paris, est paru dans J. Nérée Ronfort et J-D. Augarde, A l’ombre de Pauline, La résidence de l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris, Paris, 2001, p.51.

Claude Galle (1759 - 1815)

L’un des plus éminents bronziers et fondeurs-ciseleurs de la fin de l’époque Louis XVI et l’Empire, Claude Galle est né à Villepreux près de Versailles. Il fait son apprentissage sous le fondeur Pierre Foy, épousant en 1784 la fille de Foy. En 1786 il devient maître fondeur. A la mort de son beau-père en 1788, Galle prend la direction de l’atelier, qui devient l’un des plus importants de Paris, employant, au plus haut de son activité, près de 400 artisans. Galle déplace l’atelier d’abord Quai de la Monnaie (plus tard Quai de l’Unité), puis, en 1805, 60 Rue Vivienne.

Le garde-meuble de la couronne, sous la direction de sculpteur Jean Hauré de 1786-88, lui fait l’honneur de plusieurs commandes. Galle travailla avec beaucoup d’artisans remarquables, tels Pierre-Philippe Thomire ; il fournit la majorité des bronzes d’ameublement au Château de Fontainebleau pendant l’Empire. Il reçut de nombreuses commandes impériales, pour des lumières, boîtes de pendule, et vases pour les palais de Saint-Cloud, les Trianons, les Tuileries, Compiègne, et Rambouillet. Il fournit les palais italiens de Monte Cavallo à Rome et Stupinigi près de Turin.