Important Lustre Empire
Paris, époque Empire, vers 1815
Un grand lustre corbeille à vingt-huit lumières en bronze doré et verre taillé. Du cercle supérieur, orné de rosettes et surmonté d’une bande de palmettes et de lotus, descendent des gouttes en verre taillé. Le cercle principal présente des groupes de feuillages et de fruits parmi des volutes, avec quatorze bras de lumière entourés de feuillages et terminant par des bobèches en forme de vase avec des binets circulaires. Sept lumières avec bases à volutes surmontées par des paniers de fruit présentent des binets en forme de vase. Sept autres bras de lumière plus étroits, à bases ornées de palmettes et de volutes surmontées par des paniers remplis de fruits, présentent des binets en forme de vases. Du cercle principal descendent des rangées concentriques de gouttes en verre taillé. La base termine en un fleuron ciselé de feuillages.
Ce lustre est attribué au célèbre fondeur-ciseleur Claude Galle (1759-1815), en raison de sa qualité, sa complexité, la subtilité du modelé et la qualité de la dorure, ainsi que la présence des lions ailés, souvent employés par le fondeur. Gall a fait plusieurs lustres comparables et de dimensions similaires. Parmi ceux-ci, un exemplaire livré au palais de Meudon en 1807 et décrit de la manière suivante : « 1 lustre de 7 pieds de haut sur 4 pieds de large, de bronze ciselé et doré mat à 30 lumières, garni de guirlandes de cristaux choisis…..6,000 » (voir Hans Ottomeyer et Peter Pröschel, « Vergoldete Bronzen », 1986, p. 713).
Claude Galle a fourni deux importants lustres aux dames d’honneur du Grand Trianon. Un autre à 24 lumières, fait pour le salon des Grands Officiers au Grand Trianon, était très élaboré : « 1 lustre à 24 lumières, 50 pouces de diamètre sur 72 de haut ; branches à gaudrons sur un large cercle, console à enroulement et à palmes rosettes, tige du milieu en chapiteau et colonne feuilles, rosace en haut …prix fixé 2,500 » (ibid., p. 715).
L’inventaire fait après le décès de Galle en 1815 ne mentionne aucun lustre, ce qui suggère que ses grands lustres étaient faits sur commande.
Claude Galle (1759 - 1815)
L’un des plus éminents bronziers et fondeurs-ciseleurs de la fin de l’époque Louis XVI et l’Empire, Claude Galle est né à Villepreux près de Versailles. Il fait son apprentissage sous le fondeur Pierre Foy, épousant en 1784 la fille de Foy. En 1786 il devient maître fondeur. A la mort de son beau-père en 1788, Galle prend la direction de l’atelier, qui devient l’un des plus importants de Paris, employant, au plus haut de son activité, près de 400 artisans. Galle déplace l’atelier d’abord Quai de la Monnaie (plus tard Quai de l’Unité), puis, en 1805, 60 Rue Vivienne.
Le garde-meuble de la couronne, sous la direction de sculpteur Jean Hauré de 1786-88, lui fait l’honneur de plusieurs commandes. Galle travailla avec beaucoup d’artisans remarquables, tels Pierre-Philippe Thomire ; il fournit la majorité des bronzes d’ameublement au Château de Fontainebleau pendant l’Empire. Il reçut de nombreuses commandes impériales, pour des lumières, boîtes de pendule, et vases pour les palais de Saint-Cloud, les Trianons, les Tuileries, Compiègne, et Rambouillet. Il fournit les palais italiens de Monte Cavallo à Rome et Stupinigi près de Turin.