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CA83

Rare paire de flambeaux en bronze très finement ciselé et doré

Bougeoirs_016-03_HD_WEB

Paris, époque Régence, vers 1715-1720

Hauteur25.8 cm Diamètre14.8 cm

Entièrement réalisé en bronze très finement ciselé et doré, chaque flambeau s’organise autour d’un fût en pilastre à pans coupés orné de réserves de fleurons et rythmé d’un nœud à frise d’oves reposant sur un piédouche évasé à joncs ; l’épaulement renflé est orné de médaillons en cabochons soulignés de coquilles stylisées et acanthes et supporte le collet, lui-même supportant la douille octogonale, à bague à frise d’oves et réserves à fleurettes, terminée par l’embouchure à feuilles d’eau dans laquelle se place la bobèche. La cloche, à décor en arabesques de fleurons, acanthes et palmettes stylisés sur fond amati, repose sur la base circulaire à assise à gradins à frise d’oves, perles en cabochons et postes alternées de palmettes sur fond amati ; la plinthe moulurée est polylobée. Chaque flambeau porte insculpé dans le bronze la marque du « C couronné ».

D’une exceptionnelle qualité de ciselure et de dorure, cette rare paire de flambeaux se distingue par la finesse et l’originalité de son décor ciselé plus ou moins directement inspiré de modèles de luminaires réalisés par des ornemanistes parisiens dans les premières années du XVIIIe siècle. Notons également l’influence des modèles dits « d’orfèvrerie » réalisés en argent à la même époque qui souvent furent déclinés en bronze par les meilleurs bronziers parisiens du temps. Enfin, parmi les rares modèles identiques connus, avec parfois d’infimes variantes dans le décor, nous pouvons citer notamment : un flambeau seul qui appartient aux collections du Musée des Arts décoratifs à Paris (reproduit dans L. Metman et J-L. Vaudoyer, Le Musée des Arts décoratifs, Le métal, Deuxième partie, Le bronze, le cuivre, l’étain, le plomb, Premier Album du Moyen Age au milieu du XVIIIe siècle, Paris, fig.419, planche XLII) ; ainsi qu’une paire qui se trouvait anciennement sur le Marché de l’Art anglais (vente Sotheby’s, Londres, le 30 avril 1976, lot 34) ; enfin, citons particulièrement une seconde paire qui fait partie des collections David-Weill à Paris illustrée, avec une erreur notable dans la retranscription des dimensions, dans G. Henriot, Le luminaire de la Renaissance au XIXème siècle, Paris, sans date, planche 125, n°1-3.

Le « C couronné »

Longtemps resté énigmatique, ce poinçon fut identifié par Henry Nocq dans un article paru dans le Figaro Artistique du 17 avril 1924. L’auteur retrouva l’édit de Louis XV de février 1745, enregistré au parlement le 5 mars suivant, qui établissait une marque « sur tous les ouvrages vieux et neufs de cuivre pur, de fonte, de bronze et autres, de cuivre mélangé, moulu, battu, forgé, plané, gravé, doré, argenté et mis en couleurs sans aucune exception ». Un arrêt du parlement en date de janvier 1747 prouvait que l’édit du roi était bien observé, tandis qu’un arrêt du Conseil du 4 février 1749 marque l’abolition de cette marque. Ainsi, le C couronné correspond à une taxe royale appliquée sur chaque objet fabriqué, restauré ou vendu contenant du cuivre ou du bronze entre février 1745 et février 1749 (voir P. Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Editions Picard, Paris, 1999, p.268-271). Antérieurs d’une trentaine d’années à la mise en place de cet impôt, les flambeaux que nous proposons durent logiquement passés sur le marché de l’Art parisien entre février 1745 et février 1749, certainement au moment de la dispersion aux enchères de la collection d’un grand amateur parisien.

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