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CA21

Important lustre à neuf lumières en bronze ciselé, doré et patiné et cristal ou verre taillé et facetté

APF_Lustre003_04

Paris, époque Directoire, vers 1795-1800

Hauteur114 Diamètre72

La couronne supérieure est décorée d’éléments curvilignes terminés par des motifs étoilés ; le fût, souligné de motifs en arabesques terminés en enroulements, supporte un superbe vase « à l’antique » en bronze patiné et doré décoré d’un bandeau médian sur lequel viennent se fixer trois masques coiffés d’un panache stylisé desquels d’échappent, trois par trois, les neuf bras de lumière formés de tiges recourbées qui supportent les bassins. La partie inférieure du vase est ornée d’un motif godronné et le cul-de-lampe est formé d’une grappe stylisée émergeant d’un bouquet de feuillages. L’ensemble du lustre est richement agrémenté d’éléments en cristal ou verre taillé et facetté formés de guirlandes et de pendeloques.

Le dessin particulièrement original du lustre proposé est révélateur de son époque de création : le Directoire ; période de quelques années au cours de laquelle les arts décoratifs parisiens étaient encore fortement marqués par l’esprit néoclassique du règne de Louis XVI, mais qui étaient déjà empreints par certains motifs décoratifs qui connaîtront un écho exceptionnel sous l’Empire. Sa composition le distingue de la plupart des autres modèles connus de la même époque. En effet, le traitement de son élément central doré et patiné, mais également son rare décor en cristal ou verre taillé, renouent avec les créations les plus luxueuses de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

De nos jours, parmi les rares autres exemplaires répertoriés réalisés dans le même esprit, citons notamment une paire de lustres livrée en 1804 pour le Salon de l’Impératrice au château de Fontainebleau (voir J-P. Samoyault, Musée national du château de Fontainebleau, Catalogue des collections de mobilier,1.Pendules et bronze d’ameublement entrés sous le Premier Empire, Paris, RMN, p.100, catalogue n°64) ; deux modèles de même inspiration, le premier se trouvait anciennement dans la collection Bickert (vente à Paris, Me Baudoin, les 3-4 décembre 1934, lot 134), le second est apparu sur le marché de l’art lors de la vente des collections de la comtesse de Castellane et à divers amateurs (vente Sotheby’s, Monaco, le 9 décembre 1995, lot 244) ; enfin, mentionnons un dernier lustre de ce type, de grandes proportions, qui figure dans la salle à manger du château de Maisons, ancienne propriété du comte d’Artois, frère de Louis XVI (illustré dans le catalogue de l’exposition La folie d’Artois à Bagatelle, 1988, p.83).